Y a-t-il un Pilot dans l'avion ?
(Un jeu de mots qui ne paye pas de mine.)
On ne va pas refaire l'histoire du stylo qui relègua la plume aux antiques. Puis le feutre, puis la pointe fine, puis et sans doute à l'horizon, l'atrophie de l'écriture attachée, j'allais écrire : le détachement. Si les stylos survivent, c'est parce qu'ils dessinent. Un clavier ne sait pas trop faire ça, mis à part par l'entremise de logiciels sophistiqués, quoi qu'un stylo le fut également. Le stylo, c'est le pinceau du pauvre, c'est la psychanalytique pointe par laquelle suinte l'inconscient. On ne se découvre qu'en faisant des choses qu'on ne sait as faire habituellement. L'habitude nous cache tout de nous mêmes,nous conforte (confort). Le clavier et ses assesseurs logiciels, n'en parlons même pas, c'est l'être virtuel de nos égos un peu troubles que dessine la toile, la toile des autres (ici absents). D'où le dessin de se réinitialiser, de temps à autre, avec un stylo et de narguer ainsi ce que nous savons tous faire de mieux : à savoir se cacher à nous mêmes par l'entremise de la technicité. Sans savoir faire, nu, un stylo à la main, dessinez-vous. Tout ce qui vous paraîtra nul, là est le trésor.