Hello les petits clous !
Suite et fin de mes péripéties au ski, voici comme promis les aventures désopilantes des « Nous, On » au ski.
Nous avons pris possession de notre appartement tout confort pour la semaine dès notre arrivée.
Quelqu’un sait pourquoi les appartements au ski sont toujours crépis en blanc cassé, avec des lits superposés en bois, et des gravures d’un artiste local accrochées de travers au mur, d’un goût certain, mais jamais le mien ?
Bref.
L’appartement était, comme prévu, petit. C’est à dire que heureusement que tu es en famille et pas avec ton nouveau mec, vu que tu peux commenter les performances aux toilettes de chacun de ceux qui y passent, ce qui te laisse présager du degré d’intimité. Tu as aussi une petite douche pour 4, dont un qui passe facilement une heure et demi dedans. Donc tu fais la queue, le soir, en puant tranquillement la transpiration et les chaussettes mouillées. Parce qu’au ski, les chaussettes sont toujours mouillées, même si tu ne tombes pas. Il faudrait qu’ils pensent à faire des chaussures de ski étanches, un jour.
Et encore ,dans l’appartement, ça va, les odeurs. Le pire, c’est dans le local à ski commun pour tout l’immeuble. Alors là, oui, il faut vraiment aimer le ski pour y rentrer. Environ 200 mètres avant la porte, ça pique déjà la gorge et les yeux. Une odeur sûre et rance s’immisce par tous les interstices. Tu ouvres la porte, tu descends les marches, tu chancèles, tu halètes, tu te reprends, tu te mets en apnée, et tu te lances.
Ouverture du casier / sortie des chaussures / sortie des skis / ramassage des bâtons qui se sont cassés la figure / avancée jusqu’à une place libre sur le banc le plus proche/ ôtage des après-skis / tirage de la chaussette gauche / enfilage de la chaussure gauche / gnéééééééééééééééé / tirage de la chaussette droite / enfilage de la chaussure droite / gnééééééééééééé / serrage du bas de la chaussure gauche / positionnement de la languette / serrage du haut de la chaussure gauche / inspiration par la bouche / resserrage du bas de la chaussure gauche / resserrage du haut de la chaussure gauche / serrage du bas de la chaussure gauche / positionnement de la languette / serrage du haut de la chaussure gauche / inspiration par la bouche / resserrage du bas de la chaussure gauche / resserrage du haut de la chaussure gauche / retour au casier pour y mettre les après-ski, démarche playmobil / fermeture du casier / récupération des skis et des bâtons/ expiration et sortie du local pour arriver sur la piste, via le petit escalier en ferraille que tu prends de travers pour éviter le gadin.
Et ça, c’est quand tu as la chance de ne gérer que tes skis. Parce qu’en plus, souvent, il y a ceux des enfants.
Heureusement, Petit Schtroumpf était trop petit pour en faire, cette année. Ce qui ne l’empêchait pas de vouloir mettre toute la journée ses bottes de ski. Même en dormant, si possible.
Les enfants sont heureux, au ski. Pas pour le grand air, non. Parce qu’ils peuvent manger des chocos et du nutella au petit déjeuner. Il a d’ailleurs été difficile de leur expliquer que non, même en vacances, on ne peut pas manger des steaks hachés - frites tous les jours, midi et soir.
Ce que j’aime aussi dans le ski, c’est la location.
Déjà, dans les boutiques de location, ils veulent toujours te coller les skis les plus chers, et l’assurance qui va avec. Ensuite, ils te mesurent bien les pieds, mais n’hésitent pas à te coller des chaussures avec une taille en plus ou en moins s’ils n’ont plus ta taille en stock. En te disant que oui, c’est normal que ça serre, une chaussure de ski.
Là, cette année, ils nous ont fait le coup de la responsabilisation parentale. « Vous prendrez un casque pour le petit ? Non, parce que, la location d’un casque, c’est pas cher par rapport au prix d’un cerveau ».
Ah ben oui, vu comme ça.
Le ski, ça coute cher. Du coup, moi, j’économise sur la combinaison.
J’ai un ensemble de ski super à la mode, mais à la mode d’il y a vingt ans. D’ailleurs, elle n’est même pas en taille adulte mais en taille 16 ans. Et je rentre dedans, youpi ! Enfin, en même temps, une combi de ski, ce n’est pas un costume de torero, ça taille plutôt large.
L’avantage, c’est qu’on me reconnaît sur les pistes. Je suis la seule avec un blouson rose fluo, vert et gris, un pantalon vert pomme, et des guêtres bleues.
Ce que j’aime le plus, avec ma combinaison, c’est quand j’ai envie de faire pipi sur les pistes.
Au ski, j’ai toujours la goutte au nez. Et je m’essuie presque toujours dans mon gant, le gauche. Classe.
Au ski, je publie sur mon mur facebook des photos de neige et de ciel bleu, pour montrer comme c'est bien et comme on est heureux. Et puis aussi, un peu pour embêter ceux qui sont restés à Paris.
Au ski, je fais du sport. Du rodéo, parfois, au départ de certains tire-fesses un peu difficiles. Tire-couilles, comme les appelle mon homme.
Mais surtout….
Rien ne peut remplacer le plaisir ressenti lorsque j’entends le bruit mat de la neige sous mes skis, le raclement soudain d’une plaque de verglas, lorsque l’adrénaline monte d’un coup à la vision vertigineuse d’un grand mur blanc que je dois descendre, et que je ressens le froid piquant de la vitesse sur mon visage.
Lorsque je maitrise tout juste, que la neige est fine et poudreuse, que je dérape brusquement et qu'elle s'envole comme une vague.
Moi, j’aime le ski…
A bientôt, mes petits clous!