A l'heure de décider d'envoyer des collaborateurs en formation, on a souvent cette hésitation, cette incertitude... Est-ce vraiment le bon investissement ? La valeur ajoutée sera-t-elle à la hauteur ? Et puis, n'y aurait-il pas une autre solution ?
Ce n'est pas forcément le réflexe premier, mais on pourrait comparer l'intérêt d'une formation avec celui d'une conférence.
A première vue, il n'y a pas photo : il semble évident qu'une formation apporte une valeur ajoutée bien supérieure à une conférence.
Bon, on va quand même récapituler les avantages et les inconvénients des uns et des autres.
FORMATION :
Les + :
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Durée
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Objectifs d'apprentissage
-
Mise en contexte de groupe de travail
Les - :
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Durée
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Mise en pratique après la formation : réelle ou en reste-t-on aux déclarations d'intention (car pression du quotidien, des habitudes, du système de travail de l'organisation)
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Coût
CONFERENCE :
Les - :
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Objectifs flous
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Auditoire plutôt passif
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Logique de découverte et non d'apprentissage
Les + :
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Format court
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Coût
Pourtant, une conférence peut en définitive être plus productive et générer plus de valeur ajoutée qu'une formation, pour peu que l'on sorte du schéma traditionnel.
Prenons, pas au hasard puisque c'est mon domaine d'activité, l'exemple du storytelling (qui est, rappelons-le, la mise en récit des messages, pour le management, le marketing...).
A première vue, donc, avantage à la formule formation.
Mais si la conférence sort des sentiers battus, et après une partie conférence traditionnelle pas trop longue, si elle se poursuit de la façon suivante, qui est un cas réel, qui s'est produit à la Banque mondiale dans les années 1990.
Steve Denning y est alors directeur de l'information et a pour projet de faire évoluer l'institution vers une dimension qui en ferait également une « banque de connaissances » autant que de financement des pays en développement. Après avoir essayé de nombreux moyens traditionnels, sans succès, il décide de raconter à ses collègues, au cours d'une conférence, une histoire qu'il avait entendue dans un couloir. Pour faire court : il s'agissait d'un employé des services de santé en Zambie, à la recherche d'informations sur la malaria, et qui finira par en trouver sur le site web du centre américain des maladies infectieuses... Alors que la Banque mondiale avait des experts, sur place, en possession d'informations plus précises et mieux adaptées, mais inaccessibles à ceux qui en avaient besoin sur le terrain ! Chacun (ou presque) des auditeurs a transposé cette histoire, spontanément, à son cas personnel, son domaine d'activité, et a trouvé des situations vécues similaires dans sa mémoire ! C'était le début d'une prise de conscience, et aujourd'hui, la Banque mondiale est l'une des principales banques de connaissances du monde.
Là, ce n'est pas qu'une simple conférence. Il se passe quelque chose : une réflexion propre à chaque membre de l'auditoire, en fonction de ses domaines d'action, de la résonance qu'a en lui cette histoire. Et tout cela prolonge la conférence, la transforme en workshop virtuel, informel mais véritable et productif.
C'est la magie du storytelling.