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Jour 51

Publié le 30 mars 2011 par Miimii
Jour 51

Je me suis levée le lendemain matin, il m’avait juste posé un café sous le nez. L’odeur m’a chatouillé les narines, et j’ai ouvert difficilement les yeux, signe que j’avais beaucoup pleuré la veille. Je me lève, je m’assois en tailleur, et j’essaie de me remémorer ce qui a pu déclencher le raz de marée de la veille. Il passe dans le couloir, et il repasse, il se prépare, on se parle même pas. Je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est je sais qu’on à rdv à 10h...

Je regarde par la fenêtre, vu sur le boulevard Saint Germain et Tunis est loin d’ici. Je me demande où est D. à ce moment précis et puis, je me demande pourquoi avec lui, et surtout en ce moment, j’ai envie d’être cette fille normale, qui aime sincèrement.

Mais je me demande aussi, si j’ai envie de ça avec lui, ou parce que c’est le moment pour moi.

Non, je ne crois pas que ce soit lui qui m’inspire l’envie d’être enfin, aussi « normale » qu’une autre, qui aime et qui croit en le couple et en la vie à deux.

La vie à deux, c’est la définition d’un couple ?

Mais est ce que ça veut dire avoir envie de faire la même chose, au même moment. Avoir les même opinions, défendre les même idéaux.

Faut-il un test de conformité ou de compatibilité pour choisir l’autre moitié de son couple ? Cette idée est complètement utopique...

Moi j’ai déjà du mal à me mettre d’accord avec moi-même, pour avoir à me mettre d’accord avec une autre personne.

Je n’y crois pas... Dans ma conception, un couple ce sont deux personnes qui se rencontrent qui se trouve quelques points communs et quelques points de complémentarité. L’un veut donner une chose dont, étrangement à ce même moment, l’autre a besoin, et réciproquement.

(Si la réciproque n'est pas vraie, le couple est à sens unique et il va droit dans le mur, comme un crash test, où le Dummie, c'est toi, on t'y reprendra encore, incorrigible !, mais à la prochaine, tu mettras ta ceinture de sécurité, et à la suivante tu ajouteras l'airbag et ainsi de suite...)

Je veux un mec qui ne me fasse pas chier, avec lequel je trouve un compromis et une entente à l’amiable pour que chacun fasse comme il l’entend, en permettant à l’autre d’y trouver son compte et bien entendu aucune offense et au contraire fierté et bonheur. Est-ce que c’est ma vision qui est utopique ?

Je ne peux aimer sans admirer, sans avoir ma liberté, sans y trouver de la fierté... Je ne veux pas passer ma vie à me mettre à niveau avec mon mec, ou à m’adapter à mon couple, c’est bien l’inverse qui doit se produire... La notion du couple ne doit pas me dicter de règles de la réussite de la vie à deux... Je pense que ça c’est factuel non ?

J’ai du mal à être « je ». Est-ce que j’arriverais à gérer le « Nous ». ? L’idée de généraliser tout ce qui me différenciait... m’angoisse déjà. Est-ce que ça voudrait dire que lui et moi sommes confondus ? Je rabâche que mes deux « moi » se confondent et font de moi cette personnalité complexe qui à la fois me gâche la vie et fait de moi cette fille si « spéciale ». Et si une troisième personne s’en mêle, what a mess ? Et si, lui aussi, a deux « moi », on partouze dans une ambiance névrotique ?

Et l’exclusivité, la fidélité dans tout ça ?

Déjà il faut déjà les différencier l’une de l’autre. L’une la fidélité est une valeur du couple... L’exclusivité quant à elle à cette odeur d’obligation, d’imposition... Je préfère parler de fidélité qui avec l’amour, s’assorti à merveille.

Pourquoi je sens que l’exclusivité est plutôt l’affaire d’un accord, d’une entente, genre « distributeur exclusif »... Je n’aime pas quand c’est induit.

L’amour dans ses définitions les plus littéraires engendre des choses uniques et non contractuelles. Mais la fidélité est conditionnée par le désir, non ?

Si je suis attirée par une autre personne, c’est que le désir que je ressens pour mon compagnon n’est pas assez fort pour inhiber mon attirance vers l’autre. Mais par quoi le désir est-il entretenu ?

Chez moi, par l’admiration, ... je suis une cérébrale...

Mais aussi par le manque. L’homme avec qui je suis doit me manquer... car l’envie de le voir cultive le désir. Et ce manque est conditionné par cette admiration. Est-ce que je me fais comprendre ?

Je dois l'admirer pour qu'il me plaise, pour qu'il me manque si je ne le vois pas, et d'avoir envie de le voir qui fait que je le désire. C'est clair?

Est-ce que toutes ces conditions suffisent à être heureux ? C’est quoi le bonheur ?

Le bonheur, c’est une vie à deux heureuse ?

Et le rêve dans tout ça ? Quel est sa place ? Je suis perpétuellement en quête de rêve, d’émotions, de sensations...La routine et l'habitude dans un couple, tuent le rêve... comblent le manquent, et créent même de l'hyperexposition, des frictions, de l'ennui et enfin des convulsions. Mon homme doit ruser avec la routine, me surprendre pour chasser l'habitude, quelque soit le type de surprise, elle doit me sortir des moments où je sombre dans la remise en question.

Où est mon homme ?

Celui qui me donnera tout ça, qui m’acceptera comme je suis, qui se taira quand je n’ai pas envie de parler, mais qui continuera à m’aimer, qui me passera mes bêtises et mes excès, saura me corriger sans me frustrer, celui que j’admirerais jusqu’à l’aduler, celui en qui je croirais au point de l’aimer, et de mêler confiance et admiration à tel point que ma fidélité sera naturellement sans failles et ma fierté sans bornes. Celui qui me fera oublier mes crises d’angoisses...m'éloigner de mes états de déconnexion avec la réalité... m'aidera à m'évader de ma tête:

« Tu dois te préparer ma chérie, il est temps,..., j’ai une confiance aveugle en toi, tu vas déchirer... A nous deux, on va les bouffer... Je t’attends. »

Comme sortie d’une autre dimension, je me retourne effrayée, c’est Sam qui vient de répondre à l’interrogation de ma vie ?

Jour 51


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