Je veux bien avoir toute l'indulgence du monde mais parfois les élans de sympathie de certains m'inspirent un profond dégoût. C'est ainsi qu'Anne Lauvergeon, patronne d'Areva (et cela risque de continuer) débarque tout sourire au Japon avec 5 experts pour apporter le savoir-faire français au malheureux Tepco qui se débat avec un Fukushima en fusion. La France sait faire, planquez-vous. Votre eau radioactive, on va vite s'en débarrasser. Si nous mettions autant d'ardeur à chercher des solutions pour nos déchets nucléaires on éviterait quelques fins du monde sans souci. Je veux bien que l'on aide le Japon mais pourquoi en même temps continuer à envoyer du Mox au Japon. Substance ô combien dangereuse mélange de plutonium et d'uranium. Il y a des contradictions que je ne saisis pas bien. Si l'on répare d'un côté pour mieux détruire de l'autre, étonnant vase communicant.
La France s'est empressée d'ajouter son grain de sel dès l'annonce du désastre nucléaire. Et de pousser des cris d'orfraie. Le pire est à venir mais pas chez nous. Rassurons nous. Et quelques jours plus tard nous découvrons à travers le rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire que les acteurs français du nucléaire ne sont pas préparés aujourd'hui à un cumul d'agressions, du type séisme + inondations par exemple. Certains joyeux drilles se gaussent en précisant qu'un tsunami à Fesseiheim ce n'est pour demain. La nature ne cesse de nous réserver des surprises. Et les séismes dépassent toute prévision. Des empires se sont effondrés pour moins que cela. Regardons donc attentivement devant notre porte. Et prenons le temps de nettoyer. Le reste du monde a peut-être besoin de nos conseils (et encore) mais sûrement pas de nos déchets!