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Il se fera

Publié le 31 mars 2011 par Thywanek
Il se fera
Il se fera un jour, il faudra souvenir,
Guettant chacal sacré dans la claire embrasure,
D’une tranche émincée le contrat de l’épure,
Qui aura pris le ciel pour ici parvenir.
Une pourpre affleurant sous la langue venteuse
Se morfond à sécher les chauds rideaux de l’urne,
Et tombant en grain mort sur le sol de sa turne
Troue la valse de l’air d’une meule souffreuse.
Il faudra souvenir, rejeton squelettique,
Aux ultimes mouchoirs pendant des clavicules,
Fanions déchiquetés s’agitant ridicules
En signaux poussiéreux d’un charnier désertique.
La voyante clarté ceinte dans ses ramages
Laisse essouffler la peur sous sa tremblante courbe,
Tapie dans le seuil myope où gisent dans la tourbe,
Les disciples confus aux traînées d’héritages.
L’arrête angle de rue, le chambranle bleuté,
Les traits de ponts lancés, les rubans sous la terre,
Portails où des enfants se glacent de mystères
Sur la pointe des pieds en rires ameutés.
Il se fera un jour depuis la nuit première.
Le seul en mille membres épars, un jour sans
La dure carapace du masque indécent
Dont la main lisse en vain d’une pauvre manière
La trace forcenée de tout ce qui précède.
L’élan terrorisé vers l’en demain mourant
A travers les hublots où un triste gérant
N’est encore que ce vers laiteux, tordu et tiède.
Sera de même un lieu, brisures d’éboulis
Et de gravats marqués de lettres majuscules,
Résidus des sentences qu’on immatricule
Et qu’on tient sous les fronts grâce aux saintes poulies
Qui pendent des coupoles, loque ectoplasmé.
De fins d’arbres véreux. Légataires primés.
Sclérose courtisane aux courbures grimées,
Clergé quasi bancaire au gras pléonasmé.
Il s’en dégonflera, baudruches d’une bure
Nouée de doigts soigneux aux fabriques de glaces,
D’une aristocratie avare de ses places
Enfumant l’agora d’une pensante ordure.
Il se fera, oui, mais à condition de chien
Ayant mordu la chair où l’on avait serti
Le maillon déchirant, le décret inverti
D’une race brutale aux vices olympiens,
A condition de pieds séchés dans les sandales,
De guenilles altières au meurtre arraché,
De vaisseaux délavés sur les bords approchés
D’un œil timide au bout de muqueuses dédales,
Un jour calme, un jour lent. Venu d’où nul n’a su
D’un empire aux légistes œuvres statuaires,
Froides propriétés, dressé les sanctuaires,
Ni courbé les esprits la doxa à l’affût.
Venu nu inconnu de cette éternité
Plus profonde à jamais que tout là d’où nous sommes,
Faite une âme de toutes celles que l’on nomme,
Et retournant vers nous sa tendre cécité.

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