Bien que fort éloignées de l'Espagne continentale, les îles Canaries ont une authentique vie culturelle, elles ont d'ailleurs donné un des plus grands romanciers espagnols du XIXe siècle, Benito Pérez Galdós. Mais c'est surtout dans le domaine musical qu'elles s'illustrent, le ténor Alfredo Kraus décédé en 1999, en est l'exemple le plus extraordinaire, qui poursuivit sa carrière jusqu'à l'âge de 71 ans en 1998. Les îles jouissent d'un climat fort agréable et possèdent de magnifiques sites touristiques, ce qui ne détourne pas les habitants des théâtres, il y en a une dizaine dans les deux plus grandes îles les plus peuplées, Ténérife et Grande Canarie, des théâtres très anciens et d'autres très modernes, dans les capitales Santa Cruz de Tenerife et Las Palmas de Gran Canaria, mais aussi dans des villes de moindre importance. Pourquoi ce goût prononcé pour la musique ? A cette question, Celso Albelo nous répond que cette inclination des Canariens pour la musique s'explique par le folklore toujours très présent et le climat sans doute, cela fait des insulaires des personnes extraverties qui se manifestent avec la voix. Sans oublier naturellement la grande figure d'Alfredo Kraus toujours présente dans leur souvenir.
Il nous confie que c'est pour lui un grand plaisir de chanter à l'Opéra de Monte-Carlo, le plus beau sans doute où il se soit produit. Une salle, petite par la taille, mais au décor magnifique et qui a vu passer tant de célébrités depuis sa création et qui a toujours une programmation de très haut niveau. Il trouve que c'est important pour lui de pouvoir y chanter après la Fenice, la Scala ou Covent garden et il en est très heureux. Il espère pouvoir y revenir bientôt dans une œuvre de Bellini ou Donizetti, même si son calendrier déjà bien rempli, ne lui permet pas de fixer une date.
Pour l'instant, Celso Albelo ne souhaite pas élargir un répertoire bien fourni. Il aimerait plutôt approfondir sa connaissance de Bellini et Donizetti. Il a déjà abordé I Puritani et la Sonnambula de Bellini, il doit interpréter cette dernière œuvre à Vienne, Londres et Barcelone. De Donizetti, il a notamment chanté la Fille du Regiment, l'Elisir d`amore, Lucia de Lammermour, Maria Stuarda. En juin prochain, ce sera Anna Bolena à Zürich. Il a des projets pour Roberto Devereux, Linda de Chamounix et la Favorite. S'il lui est difficile de choisir une représentation ou une interprétation qui l'ait particulièrement marqué, il avoue se souvenir avec une certaine tendresse de ses interprétations d'Arturo dans les Puritains. Tout le monde connaît l'extrême difficulté du rôle, mais à la fin de la représentation c'est le bonheur et la satisfaction d'avoir relevé un immense défi.
Celso Albelo chante à l'Opéra de Monte-Carlo les 30 mars, les 1er et 3 avril.
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