Mes dindons, suite à la demande générale de Nikholas (dont je continue d'espérer qu'il émergera de nouveau, un jour, des limbes préhistoriques de la blogosphère, lui qui n'a plus blogué depuis 2008), je me lance dans la critique musicale du dernier
Attaquons par le menu, et délectons nous des restes de la dignité musicale de l'ex-prom queen la plus observée des Etats-Unis.
1. Till The World Ends
Le bizarrement nommé Femme Fatale démarre avec Till The World Ends, un titre produit par Dr Luke et Max Martin (comme le reste de l'album, du reste). Ce sera le deuxième sinegueule de l'album, après Hold It Against Me, ça ressemble un peu à du Ke$ha et ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça contient un ingrédient fatal : le oh oh oh oh oh oh oh oh oh, qui devrait en faire le "Seven Nation Army" de la Spears. Un truc que les fans seront ravis d'entonner dans les stades sans avoir besoin d'apprendre les paroles. Po po po po po po po. Un titre qui a donc un quotient "sympathie immédiate" et un énorme potentiel "beauferie matraquée insupportable". On va kiffer notre race.
2. Hold It Against Me
Benny Benassi et David Guetta ont apparemment copulé pour accoucher de ce truc pas très recherché, dont j'ai déjà décrypté le peu de substantifique moelle ici. C'est à ce jour le pire lead single que Britney Spears ait sorti d'un album, sans l'âme d'un Oops I did it again, sans la subversion d'un I'm A Slave U, sans le potentiel d'un Gimme More (et son gimmick "It's Britney Bitch") pour s'inscrire dans la légende de l'ex-petite
3. Inside Out
Upside Down / Boy you turn me / Inside Out... Nan ? Mélodie moyennement intéressante, allusions pas très subtile à de vieux tubes, sous-entendus qui sentent le cul : Britney flatte l'égo de son fan attentif, pour un résultat final pas dégueu' mais pas transcendant.
So come on won’t you give me something to remember? / Baby shut your mouth and turn me inside out / Even though we couldn’t last forever, baby / You know what I want right now / Hit me one more time it’s so amazing / How you shook my world and flipped it upside down / You’re the only one who ever drove me crazy / 'cause you know me inside out
4. I Wanna Go
La mélodie se retient bien, mais franchement, avec ce sifflement ridicule dans les couplets, on dirait la chanson pourrave que Bob Sinclar avait composée pour servir de générique à la Star Academy il y a quelques années. Sinon, bah sans révolutionner la mayonnaise, le titre se laisse écouter, à base de "Je veux sortir avec mes copines et passer une soirée de folaïe, t'as vu" I I I Wanna Go o o, All The Way ay ay / Takin' Out My Freak Tonight / I I I Wanna Show ow ow / All The Dirt ir irt / I Got Running Through My Mind... ça pourrait faire un sinegueule (mineur) très correct.
5. How I Roll
C'est une petite bizarrerie charmante. On dirait du Kylie, ou sur Sophie Ellis-Bextor. Ou encore du Ms. Dynamite. Par contre, on ne dirait pas vraiment du Britney.
6. Drop Dead Beautiful
Chanson plutôt sympa, avec un bon potentiel pour servir de sinegueule, qui montre à quel point le son de Britney Spears a puisé dans le R'n'B depuis le début des années 2000. Si elle était noire, elle passerait sur Skyrock.
7. Seal It With A Kiss
Yeah I like it like that, yeah I like it like that, Yeah I like it Yeah I like it Yeah I like it like that. Bon, bah ça vole pas bien haut, niveau texte, hein. Niveau musique non plus.
8. Big Fat Bass
La présence de l'omniprésent Will.i.am sur ce morceau le fait partir avec un déficit sympathie de - 10 points. On dirait effectivement un titre qui aurait été refusé par Fergie (et aussi par les deux autres membres du groupe qui servent à rien) pour le dernier album de Black Eyed Peas, avec les mêmes mimiques sonores insupportables et le vocoder qui, si tu fermes les yeux et te concentres un peu, peut aisément te donner l'impression que c'est Fergie qui chante. Will.i.am, trop content de pouvoir refourguer sa camelote à quelqu'un, a donc offert cette chose à Britney. On le remercie bien, mais next.
9. Trouble For Me
Trouble For mes oreilles. Encore un peu d'électro-pute ?
10. Trip To Your Heart
Ce titre-là sent un peu la redite par rapport à la période Blackout, mais il faut dire que c'était sa période la plus intéressante, pendant laquelle elle a donné l'impression de sortir enfin du son teen/synthpop sans aller puiser dans le son à la mode du moment (The Neptunes, Max Martin)... Alors c'est mieux que rien.
11. Gasoline
Encore une résurgence de la période Blackout. Alors que bizarrement, les deux producteurs du titre, Benny Blanco et Dr. Luke, avaient plutôt bossé sur Circus. Comme quoi. Attention, toutefois, puisque le premier a pondu les récents succès de Katy Perry, Ke$ha ou Taio Cruz (nu). Quelques peites références dans les charts, donc.
12. Criminal
Choix fréquent dans la pop, ponctuer la fin de l'album (ici, fin de la version pas deluxe) (celle achetée par les pauvres) avec une chanson douce et un peu triste, pour que l'auditeur ait l'illusion d'avoir passé un moment privilégié avec l'artiste, qui lui donnera un souvenir mélancolique de la galette. Bon, ici, Britney a bizarrement choisi un morceau avec flûte de pan en option, sponsorisé par les indiens cherokee du métro de New-York. Mais après tout, pourquoi pas. Ici, c'est la chanson triste que Britney aurait pu chanter à sa môman en 2004 pour expliquer pourquoi elle se maquait avec un pauvre type qui manifestement n'en voulait qu'à sa notoriété et à qui elle s'apprêtait connement à faire deux mômes d'affilée. But Mama I'm in love with a criminal / And this type of love isn't rational its physical / Mama please dont cry i will be alright / All reason aside i just cant deny / Love the guy. Conne.
13. Up'n'Down
Euh, le come-back de Gala ? Une reprise des Lofteurs ? Il y a quelque chose de très "Dance Machine 1994" dans le son de ce titre. Pour ce qui est de la mélodie, c'est à peu près aussi inoubliable que la piste 10 du dernier album de Corona.
14. He About Lose Me
Chanson un peu relou sur le fait que la Britney ne va pas tarder à lourder son gros beauf de mari qui ne fait pas attention à elle alors qu'elle s'éclate tellement quand elle sort avec ses copines en bouate de night. Du coup elle se demande si elle ne ferait pas mieux de se remettre au célibat (ce qui tombe bien, puisque dans la vie elle a vraiment quitté son beauf de mari). C'est un peu comme le Unfaithful de Rihanna, sauf que Britney n'a pas l'air de baliser à l'idée d'être "a murderer". Elle est trop extrême, cette fille.
15. Selfish
Morceau sans grand intérêt collé en fin d'album pour meubler. Refrain un chouïa répétitif qui ressemble à du mauvais Kylie.
16. Don't Keep Me Waiting
Choix étrange de clore l'album sur cette chanson, qui aurait fait une intro bien plus raisonnable (vu le titre), et dont le son un peu plus rock aurait offert une entrée en matière surprenante. On dirait un peu un mix douteux entre une mauvaise passe de Garbage et un bon cru de Sugababes. Ce qui est une manière bizarre de finir un album, mais au moins, on ne finit pas sur le plus mauvais morceau.
En résumé, un cru correct, avec du bon et du carrément dégueu', car la Spears n'est pas la moitié d'une feignasse et capitalise sur les sinegueules pour vendre des albums, et non sur le fait que l'album soit bon dans son ensemble. Une stratégie qui continue de lui réussir après quelques années de carrière, mais pour combien de temps encore avant que même les plus motivés ne la lâchent ?