Etat chronique de poésie 1177

Publié le 03 avril 2011 par Xavierlaine081

 

1177

Si fragiles esprits en mal de boussole

Trop formatés aux décisions des autres

Sans connaître la richesse tapie en dedans

.

Que le vent tourne comme il peut

Vous voici girouettes prêtes

A embrasser tous les vents de passage

.

Dilapidant votre fortune intérieure

En vaines croyances imposées

Vous oubliez votre intime liberté

.

Libre est celui qui ne se soumet pas au vent

Libre celui qui choisit sciemment de s’y soumettre

Prisonnier celui qui ne sait ce qu’il fait

Jouet entre les mains d’un destin qu’il croit implacable

.

Bien sûr on m’invoquera

Ici et là

Les malices d’un inconscient qui serait pire que le destin

Que nous serions agis sans autre possibilité que de plier au joug imposé

Qu’au nom de cette implacable souffrance

Rien ne permettrait de préserver la moindre liberté de jugement

.

Bien sûr on me contera

La longue litanie des vies brisées

Des sorts qui s’acharnent sur des êtres sans défense

.

Me voilà dès lors en position d’accusé

Naïf poussant à l’insoumission

Hommes et femmes au sort scellé d’avance

Par quelque dieu impassible

Aveugle et sourd à nos pauvres plaintes

.

Je dis que rien n’est joué à qui sait se rendre vivant

A qui devient créateur de sa propre vie

Sans attendre que quelque devin ne lui prédise son avenir

*

Je tiens en mes mains

Le possible de mes rêves

.

Que la tâche soit ardue

Ne saurais le nier

.

Rien n’advient sans rien

Tout est question de disposition

Non de pouvoir

.

Se créer n’est pas agir d’autorité

Sur une nature qui joue son rôle

Sur moi et à travers moi

.

Je suis agi autant que je peux entreprendre

Tout est question d’équilibre intérieur

D’osmose et d’homéostasie

Savant équilibre qui doit parfois se rompre

M’obligeant à me mettre en travail

Pour me rétablir en quelque nouveau lieu inattendu

*

Je suis le résultat de ces forces qui tendent à me gouverner

Et de celles que je mets en œuvre pour me créer un univers respirable

.

Nul n’est entre les seules mains de son destin

Quelque soit le nom de dieu dont on l’affuble

.

C’est ma liberté que je détiens

Tout au bout d’une plume

Parfois impertinente

.

C’est votre liberté d’aimer

De créer

De vivre

Que je tente en vain de traduire

Entre les lignes invisibles

*

Pêcheur

Jette ton filet

Oublie tes hameçons

Ce qui vient est bien plus subtil que cette moisson aveugle

.

Poisson malin

Echappe au sort jeté en maille serré

Aux abysses de l’âme

.

Manosque, 6 mars 2011

©CopyrightDepot.co 00045567