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Faire sa promo sur le web (méthode américaine)

Publié le 03 avril 2011 par Paumadou

Internet est un passage obligé pour qu’un auteur (amateur ou non) fasse sa promo et se fasse connaître du public. C’est même un excellent outil ! Mais j’aimerai aborder une manière bien plus spécifique de faire sa promo : faire une bio à l’américaine !

J’avoue tout de suite : je ne me suis pas penchée sur les bio d’auteurs masculins parce que je tombe plus facilement sur celles des femmes. Donc, faire une bio d’auteurE américainE pour vendre ses bouquins, ça sert à quoi ?
Des fois, je me le demande…

Voici quelques extraits (non traduit – mais c’est assez clair quand même) :

She is a member of the International Food, Wine, and Travel Writers Association.

When she’s not writing, she loves spending time with her husband, stepson, and two dogs—Chester, a Boxer, and Hush Puppy, a Basset Hound.

She lives in the Bay Area of California, but is happiest in a little cabin near Point Reyes National Park, which has lots of trees, lots of animals, lots of beaches to walk on, and lots of places to hike.

She lives in southwestern Ontario, Canada, with her husband, kids, and far too many pets.

J’ai anonymisé les citations parce que… ce sont des détails tout à fait anonyme en fait. Prenez une de ces phrases et mettez-là dans une autre bio, ça ne détonnera pas du tout !
Et je me pose la question : on vend des bouquins ou des femmes au foyer ?
La mentalité américaine n’est certainement pas la même qu’en France, imaginez que je mette dans ma bio :

Elle vit à Lille (petite ville de province avec un taux de chômage énorme), avec ses trois garçons (histoire de bien me rappeler que je n’ai PAS de petite fille malgré trois essais) et son compagnon (si j’ai un amant, je le rajoute aussi ?). Elle n’a plus de lapins, Ebichu un demi-nain et Nougat un blanc de Hotot pur race, parce qu’ils sont morts et que c’est quand même un sacré boulot, mais elle adore regarder les poissons rouges à côté de l’évier de la cuisine chez sa mère (histoire de rappeler que je vis dans le monde réel et déprimant avec pas grand chose à faire puisque j’écris et que je n’ai pas de vrai boulot). Et elle n’est plus membre d’aucune association (parce qu’elle en a marre de côtoyer des femmes qui ne parlent que bébé/cuisine/écologie… et qu’en plus, elle n’aime pas le vin et ne voyage pas !).

Faire sa promo sur le web (méthode américaine)

En creusant un peu, certains me trouveraient l’esprit mal tourné (appeler son lapin Ebichu n’est pas anodin… Mais désolée, j’adore Ebichuuuuu !), que je n’ai pas mis « adorables » pour mes enfants ni « heureuse »… Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Mm… Qu’ils sont des monstres et qu’elle déprime sans arrêt ? Et puis compagnon… pourquoi ils sont pas mariés ? Mince, ça veut dire quoi ? Et surtout l’épisode des poissons rouges, c’est sûrement révélateur d’une histoire sous-jacente, un truc refoulé et inconscient… C’est certain !

Exit mes études, mes textes et ce que je fais réellement, exit le « Moi » : être une auteure américaine revient à dire « Je suis une femme comme les autres et j’écris ».
L’intérêt d’une biographie dans ce cas reste obscur. Ajouter des détails personnels n’est-ce pas censé rendre la personne plus humaine, l’individualiser ? Quel intérêt si c’est pour en faire une bio-type ?


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