L’autre jour, j’ai menacé de quitter mon homme (oui monsieur parfait…) : je voulais me prendre un studio et quitter notre foyer. Sans les enfants.
Je les aime, je sais ce qui est bon pour eux, alors je le fais sans y réfléchir. Je suis une mère en mode pilote automatique. Pas débordée, juste je m’implique pas émotionnellement. Ce qui me fait rester, c’est la notion de responsabilité. Pas la notion d’amour ou de culpabilité. Au fond, ce n’est pas ce que je veux, mais je reste quand même. Je sais que beaucoup de monde fonctionne comme ça heureusement, sinon, le monde serait peuplé d’égoïstes.
En fait, en général, je n’y pense pas : ma vie est comme ça, je peux rien y faire. Et puis quand je prend conscience que si, je peux tout y faire parce que c’est MA vie, je me rend compte que sentimentalement, je n’éprouve rien de très fort, ni de lien invisible ou marquant avec mon entourage.
Dans mon emportement, j’ai évoqué le fait de revenir le week-end, mais jamais le fait de les prendre avec moi.
C’est souvent une blague entre Chéri et moi : on ne peut pas se marier, parce que le jour où on divorce, on va se disputer la garde des enfants : c’est pas moi qui les garde, c’est toi !
Sauf que moi, je le pense. Je ne veux pas les élever seule, je préfère qu’ils restent avec leur père. Et leur père est trop accro à ses petits pour qu’il songe réellement à ne plus les voir qu’un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires.
Si je reste là, ce n’est pas parce que j’aime leur père, mais parce que des enfants, ça a besoin de leur mère. Une situation de raison.
Ca marche bien entre leur père et moi, attention ! On ne se dispute jamais, on s’entend plutôt bien en général, il me supporte malgré mes sautes d’humeur, il m’aime…
Mais je n’éprouve aucun remord à lui balancer que j’ai envie de partir, ni aucune culpabilité dans le fait de vouloir abandonner mes enfants. Je n’ai même pas l’excuse d’être amoureuse d’un autre homme pour me justifier.
Mes sentiments sont bugués.