Après des siècles d'évolution, après les grandes migrations et l'intellectualisation de nos vies modernes, c'est toujours
touchant de se voir à l'approche des premiers rayons. Il est là, ce satané printemps, il est enfin là, nous nous étirons sous sa caresse comme ces chats qui s'étalent sur un parquet
boisé.
Ce matin mon boss de Chine m'a demandé "on a une baisse de trafic, il a fait beau samedi à Paris ?". Un temps de dingue. Un
temps de fou. J'ai arpenté ma ville avec mon amoureux sans compter les heures ni prêter attention aux ampoules qui me rappellent que je n'ai pas porté de talons depuis un an.
Hier soir, on a presque oublié de rentrer, on n'avait pas vu l'heure et puis il y avait encore de la lumière… Je me sens comme
un tournesol qui suit le grand astre jaune !
Tout l'hiver j'ai serré les dents. Jai essayé mois après mois de ne pas y penser, au froid, à la pluie, à cette sal**** de neige
qui a failli me faire rater mon Noël familial. Je me serais mise des claques, d'être déprimée à cause du froid ou de la grisaille. Et lorsque c'est la fin, j'ai l'impression que les choses vont
être plus simples, plus faciles, que la vie est plus belle…
Je me suis toujours demandé ce que ce devait être de vivre dans un pays où il fait toujours beau. Serais-je plus optimiste ?
Plus volontaire ? Pourtant le clivage Nord/Sud tendrait à nous montrer que le soleil ne rend pas forcément plus heureux. Il me semble que la misère serait moins pénible… ok elle n'est pas de moi
celle là !
Bref, bourgeons, printemps, rayons de soleil, j'ai l'impression que ma vie se réveille et que de belles choses m'attendent dans
les mois à venir. J'y crois très fort !
Alàlà, le printemps, c'est vraiment une saison de Bisounours.