Mah Sogona Bamba
INTERVIEW – Sogona Bamba, porte-parole d’Alassane Ouattara, donne à 20minutes.fr son point de vue sur le dénouement de la crise ivoirienne…
Laurent Gbagbo était ce mardi en train de négocier les termes de son départ du pouvoir en Côte d’Ivoire, après un peu plus de cinq mois d’un sanglant bras de fer avec son rival Alassane Ouattara. Sogona Bamba, porte-parole et conseillère en communication de ce dernier, donne à 20minutes.fr son point de vue sur le dénouement de cette crise.
Que pouvez-vous nous dire de la situation actuelle à Abidjan?
Les troupes de Laurent Gbagbo ont capitulé et il négocie désormais les termes de son départ avec les chancelleries étrangères. Mais je pense qu’il est déjà «parti», il ne pourra jamais être président de la République ivoirienne à nouveau. C’est une page horrible de notre histoire qui est tournée.
Que va-t-il advenir de Laurent Gbagbo?
Qu’il aille où il veut, il peut partir, mais il sera traqué comme les nazis. Il faut qu’il réponde de ses actes. Il y a eu beaucoup trop de choses, les Ivoiriens ont trop souffert, il aurait dû se plier aux règles démocratiques.
Alassane Ouattara participe-t-il aux négociations de départ de Laurent Gbagbo?
Oui, il discute de sa reddition. Mais il va rapidement se mettre au travail avec tout le monde en formant un gouvernement d’union nationale. La Côte d’Ivoire appartient aussi aux partisans de Laurent Gbagbo, ce sont nos frères. Il faut que nous allions rapidement à la réconciliation et faire l’effort de leur pardonner, c’est le défi lancé à Alassane Ouattara et à tous les Ivoiriens. En revanche, ceux qui ont fait du mal répondront de leurs actes.
Quelles seront les premières actions d’Alassane Ouattara lorsqu’il sera au pouvoir?
Il faudra s’occuper du problème sécuritaire et de tous ceux à qui Laurent Gbagbo a donné des armes. Il faut sécuriser Abidjan, ramener les irréductibles à la raison en leur faisant déposer les armes. Puis il faudra ouvrir les banques, que la vie revienne à la normale, qu’on se remette au travail très rapidement.
Que pensez-vous de l’intervention militaire française en Côte d’Ivoire?
C’est une force légitime puisqu’elle a agi dans le cadre de la résolution 1975 de l’ONU, afin de protéger les civils et les ressortissants français. Nous n’avons aucun complexe par rapport à cette intervention, ce n’est ni un coup d’Etat, ni un coup de force colonial comme l’a dit le camp Gbagbo. Pour l’instant, l’Onuci doit rester en Côte d’Ivoire pour nous aider à la sécurisation.
Propos recueillis par Corentin Chauvel pour 20 minutes.fr