Un texte c’est quoi ? Du fond, de la forme et surtout… du contenu ! Il faut donc, si vous avez un peu de rigueur et surtout pas l’envie de devoir tout réécrire cinq fois avant d’avoir un truc correct, il faut déterminer dès le départ ces trois points : le fond, la forme et le contenu.
Le Fond
Que veux-tu écrire ? Quelles sont tes ambitions ? Juste une histoire qui te passe par la tête, démontrer combien tu es intelligent/cultivé/casse-pieds, présenter un point de vue qui te tient à coeur, chercher, réfléchir, faire réfléchir… En fait, LA question existentielle de l’auteur : POURQUOI je gratte du papier (ou massacre des pixels) ? Puis quand tu as répondu à cette question, tu peux te pencher sur le « pourquoi cette histoire-là » en particulier.
La Forme
La forme, c’est l’emballage. Il faut qu’il corresponde au contenu (voir paragraphe suivant) et qu’il réponde au fond. Et puis, c’est une partie un peu moins éthérée : quelle forme correspond à mes ambitions ? Et suis-je capable de sortir un truc pas trop pourri dans cette forme ? Par exemple, je me lancerai jamais dans un récit en poésie épique pour raconter mes histoires. Non pas que le fond ne correspond pas à mes ambitions (faire réfléchir le lecteur), mais que tout simplement, je suis incapable d’aligner des rythmes et des vers sans être parfaitement ridicule (en plus, j’aime bien la poésie sans rimes, basées juste sur les sonorités et les rythmes… le genre de truc que je suis incapable de faire ET qui, en plus, va attirer les foudres des puristes de la rime riche…) Donc, si le fond n’a pas de limite, la forme, elle en a : inutile de se lancer dans la copie a fresco de la chapelle Sixtine dans ton salon si tu ne maîtrises pas la technique (quoi que Léonard a râté l’un de ses plus grands chefs d’oeuvres… mais Léonard était un génie à la base, donc on le lui a pardonné, mais c’était effectivement une question de technique et non de fond ou de contenu)
Si les ambitions du fond peuvent être énormes, essaie quand même de ne pas viser trop haut sur la forme, histoire de ne pas paraître ridicule : la forme demande de l’entraînement. A moins d’être un génie, écrire, écrire et écrire encore permet de s’améliorer et oui, un jour peut-être je ferai un poème épique de 200 pages !
Le contenu
Ce n’est pas la forme. C’est ce qu’on mets dedans. Là, c’est beaucoup plus vague… et laisse beaucoup plus de liberté ! C’est ce qu’on écrit. Il faut donc savoir s’imposer des règles (de base : écrire en français, éviter les fautes; ou plus techniques : choix des tournures de phrases, du type de dialogues, de la mise en page, de la typo…) et savoir aussi s’en délivrer. C’est sans doute le plus difficile, mais sans fond, ni forme, le contenu risque de se répandre dans tous les sens et n’être plus qu’une masse de mots illisibles (après, à vous de voir si c’est ce que vous voulez, mais vous risquez de ne pas arriver à vous relire vous-même – ce qui peut être votre fond d’ailleurs)
Une petite métaphore pour reprendre tout ça : votre texte est un pichet en terre plein d’eau (ou tout autre liquide qui vous plaira).
Il faut construire le socle (fond) avant de monter le pichet au colombin (forme). Une fois que cet ensemble est cohérent dans votre tête (et cuit parce que sinon c’est la cata), vous pouvez le remplir d’eau ou de jus de pamplemousse blanc sans pulpe (contenu).