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Il est de bon ton de s’énerver…

Publié le 06 avril 2011 par Paumadou

Il est de bon ton de s’énerver…De se révolter contre une situation ou une autre. De la dénoncer, de s’ulcérer… Et faire son fond de commerce sur la révolte, c’est facile. Tout le monde est révolté, la plupart du temps, et un discours : l’homophobie, c’est pas bien, le racisme, c’est un truc de vieux con ou encore battre les femmes et les enfants, c’est moralement répréhensible.

Je suis d’accord avec tout ça. Je suis même très consensuelle sur beaucoup de sujet : je suis contre la peine de mort, l’abus de pouvoir, les injustices, les privilèges, tous les trucs qui, depuis 1789, sont devenus synonymes de révolution imminente et qui finalement, sont toujours là, bien déguisés, comme quoi, rien n’a vraiment changé depuis 220 ans !

Dans mes écrits, je n’ai jamais usé de la révolte frappante. Je relis en ce moment, L’Enfant du Louvre, histoire de me remotiver et le finir (histoire que Myriam souffle ses 10 bougies quand même ! Je me suis arrêtée au milieu d’un chapitre et de sa fête d’anniversaire…

Thinking
) et je me rend compte que oui, je parle de l’excision mais, je me révolte pas, je m’insurge pas, j’établis juste des faits.

Si je voulais faire de l’émotion facile, je décrirai une scène bien gore avec des détails, ou alors le combat héroïque d’un type qui se révolte contre le sort : genre on le voit courir à travers la ville pour aller sauver une gamine qu’on arrache à sa vie pour un sort peu enviable (je sais faire, je l’ai fait pour La R.A.T.P., sauf que Pierre Henry ça lui allait bien, Gaston n’a pas l’étoffe d’un héros, c’est de sa faute sans doute, mes personnages ont leur propre vie après tout) et non, le gore c’est pas du tout mon genre.

Ils me font bien rire les mecs qui hurlent au massacre dans la scène de l’accouchement de Bella dans Breaking Dawn… z’ont jamais assisté à un accouchement, c’est rien à côté !

ROTFL

Mais je vois pas l’intérêt de faire gicler du sang, des glaires et des hurlements de douleur… si ça n’apporte qu’une émotion trop facile et visuelle, c’est du grand spectacle, un son et lumière en décors réels ou les acteurs sont faux, je préfère les pièces à la mise en scène inexistante ou minimaliste ( je vous ai pas dit, je suis une fan de Bob Wilson) mais où les personnages existent réellement à travers le texte.

Donc, oui, je parle de sujets graves mais je ne fais pas dans la facilité puisque quand un type se suicide, avec moi, on reste dans sa tête et on assiste pas extérieurement à sa mort. Pour moi, c’est beaucoup plus violent que de montrer un type qui s’éclate la cervelle, se jette sous un train ou se tranche la gorge. Plus violent parce qu’on reste avec lui quand, effectivement il est plus facile d’être un spectateur extérieur et blasé. J’avoue qu’à écrire, c’est dur aussi, parce que, même quand je les tue, je les aime bien mes personnages !


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