Tous radieux

Publié le 03 avril 2011 par Voilacestdit

1er Avril 2021


Je viens de retrouver dans mes archives ce titre du Monde ancien :

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Mercredi 30 mars 2011
M. Lacoste, président de l'Autorité de sûreté nucléaire : "On ne peut garantir qu'il n'y aura jamais d'accident grave en France"
"En France, nous n'avons pas étudié le cumul d'un tremblement de terre et d'une inondation. Il y a à l'évidence des problèmes nouveaux à se poser". [Voir note en bas de page]
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Voilà. Maintenant c'est fait. L' "accident" a eu lieu, au Centre nucléaire de Grenoble situé en pleine ville [cas unique au monde].
On parle de centaines de milliers de personnes irradiées à très haute dose - près de dix mille fois supérieure à l'acceptable - autant dire de centaines de milliers de personnes radiées, radiées de la carte.
L'ancien maire de Grenoble, ministre de la communication, n'est plus là  pour nous assurer que le nuage, vu la force de l'explosion, est en fait monté droit à la verticale , à la manière d'une  étroite colonne [illustration 1] pour rejoindre la stratosphère, entre 18 à 50 km d'altitude, entre la troposphère et la mésosphère, et que donc nous n'avons rien à craindre.

La réalité, à l'évidence, est malheureusement représentée par la seconde illustration, où l'on voit le nuage s'épandre sur les choses et les êtres, à une hauteur d'à peine 500 mètres. La vérité veut que l'on reconnaisse la véritable dimension de la catastrophe :  c'est toute la cuvette grenobloise [environ 400000 personnes, les sols, l'eau] qui est  contaminée.



D'autant que, tout comme il y a dix ans à Fukushima au Japon, l' "accident" survenu après l'explosion du réacteur se complique singulièrement du fait que l'opérateur vient d'annoncer la découverte d'iode radioactif 131 dans la nappe phréatique,  située sous le réacteur [comme dans toute la cuvette] - à seulement quelques mètres de profondeur : ce qui pose le problème de l'alimentation en eau potable pour les survivants.

En effet, à Grenoble et dans les communes alentour, l'eau potable provient, soit du réseau d'adduction du Syndicat de la Dhuy qui exploite la source de la Dhuy située sur la commune de Revel dans le massif de Belledonne - cette eau n'aura pas été contaminée; soit du Syndicat Intercommunal des Eaux de la Région Grenobloise qui exploite la nappe alluviale de la Romanche - cette eau est contaminée par l'iode radioactif 131.

Les pouvoirs publics, conscients de ce problème qui ne peut être masqué, ont rapidement réagi - c'est tout à leur honneur [prendre garde toutefois que l'honneur, c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'une fois]. Ils ont décidé sur l'heure de convoquer dans la semaine une réunion interSyndicale en vue de préparer des négociations pour permettre - à titre temporaire - au Syndicat de la Dhuy de fournir en eau potable la totalité de la communauté de communes de Grenoble - à la plus grande satisfaction des habitants de la région qui sont encore là pour goûter aux plaisirs de la vie.

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Note : Je retrouve dans un autre journal du même temps, Télérama daté du 23 mars 2011 , la chronique d'une émission télé qui prête à peu près les mêmes propos aux personnalités  dites compétentes présentes sur le plateau du 20 heures de France 2, savoir [je cite la chronique] : "Dans l'ordre, Nathalie Kosciusko-Morizet (ministre de la Protection de l'environnement nucléaire), Claude Allègre (ancien ministre de la Recherche nucléaire), Anne Lauvergeon (pdg d'Areva, numéro un mondial du nucléaire), André-Claude Lacoste (président de l'Autorité de sûreté nucléaire) - dont je rapporte les paroles en début de billet -, Jean-Marc Jancovici (représentant des écologistes pro-nucléaires), Thierry Charles (de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), François Fillon (Premier ministre)." Tout du beau monde de la belle époque !