Marie Luce Penchard a rendu hommage à tous ceux qui depuis plus de 50 ans, plus d’un demi- siècle, se sont battus avec détermination pour "Mayotte, département français", plus particulièrement aux femmes mahoraises qui n’avaient pas peur de proclamer "Nous voulons être Français, car nous voulons être libres".
La ministre de l’Outre-mer a qualifié d’absurde la question posée par certains sur l’utilité de Mayotte pour la France. "Chacun mesure à quel point une telle interrogation est absurde. Car chacun a évidemment en tête ce que peut représenter pour notre pays cette avancée sur l’océan Indien, l’intérêt stratégique de cette présence sur le canal de Mozambique, les enjeux économiques et ces richesses culturelles et humaines", a-t-elle souligné.
Elle a annoncé que la France rendra hommage le 18 juin prochain à Paris à tous les Mahorais qui se sont battus et qui sont morts pour la France, au champ d’honneur durant les deux Guerres mondiales. Marie Luce Penchard a souligné qu’une nouvelle ère s’ouvre pour Mayotte dont le pacte pour la départementalisation induit des droits, des devoirs et des responsabilités.
"A plus de 95%, lors du référendum du 29 mars 2009, scellant le pacte de la départementalisation, les Mahorais ont dit oui à la République française, oui aux principes républicains, oui au respect scrupuleux de l’égalité homme/femme, non à la polygamie, non aux pratiques incompatibles avec la dignité des femmes, oui à l’existence d’une seule loi, d’une seule justice, celles de la république", a dit la ministre de l’Outre-mer. Marie Luce Penchard a invité les élus de la nouvelle Assemblée (collectivité unique à la fois département et région) et son nouveau président Daniel Zaidani à veiller à ce que l’évolution de l’île se fasse dans un cadre progressif et adapté, pour éviter de créer des bouleversements trop brutaux pour l’économie et la société mahoraise.
Elle leur a demandé de se positionner et de dire s’ils veulent exercer rapidement les nouvelles compétences du département-région d’Outre-mer ou s’ils veulent avoir encore plus de temps.
"La départementalisation implique des transferts de compétences, je pense d’abord à la construction des routes, des collèges et des lycées, ainsi que la gestion des personnels TOS.
Je pense aussi aux nouvelles compétences sociales pour le Conseil général. La mise en place des minimas sociaux est prévue en 2012. Il convient que les élus établissent un plan pour se préparer à cette nouvelle compétence, notamment en ce qui concerne l’organisation des services du Conseil général et la formation des personnels", a précisé Marie Luce Penchard.
Elle a beaucoup insisté sur l’effort de redressement des finances à poursuivre et à approfondir, tant au Conseil général que dans les communes et sur la clarification des relations financières entre ces différentes institutions pour se rapprocher du modèle de droit commun.
Marie Luce Penchard a convié les élus à améliorer la prise en charge de l’insertion et de l’orientation des jeunes en contribuant à la montée en puissance de la mission locale financée pour l’essentiel jusqu’ici par l’État.
La ministre de l’Outre-mer Marie Luce Penchard a indiqué que la transformation de Mayotte en département doit être l’occasion de refonder, dans un cadre stabilisé et sécurisé, les relations avec les voisins des Comores.
"Cela pose la question centrale de l’immigration clandestine contre laquelle l’État met en place des moyens très conséquents", a-t-elle dit avant d’ajouter que cette question ne pourra être traitée en profondeur que si une partie des Mahorais, eux-mêmes décident de changer leur comportement et arrêtent de recourir au travail clandestin et de louer dans des conditions d’ailleurs indignes, des logements aux clandestins. Sur le plan européen, Marie Luce Penchard a confirmé que le gouvernement prépare activement la demande de transformation de Mayotte en région ultra-périphérique (RUP). Elle a promis d’accompagner pleinement les Mahorais dans cette entreprise.
"Je vous inviterai prochainement à Paris pour qu’on puisse avancer ensemble sur tous ces dossiers mais, comme je vous l’ai toujours dit, il vous appartient aussi de donner des gages de bonne conduite aux autorités européennes dans l’utilisation des crédits européens, pour crédibiliser cette demande", a-t-elle dit aux conseillers généraux et régionaux.
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