Tu es l’excès. Tu es deux heures du matin. Dehors après une soirée qui aurait du finir il y a longtemps. Tu es le vent dans les oreilles. Tu es le froid que tu ne sens plus quand il s’infiltre entre les boutons de ta chemise. Ta chemise d’ailleurs, qui n’en peut plus de contenir ce corps qui ne demande qu’à se répandre. Tu es le vacillement. Tu es tous ces bleus sur tes genoux, qui sont saoulés de t’écouter vomir. Tu es l’écho des rues étroites que tu arpentes quand tu te perds. L’écho des sons et de ta masse qui s’écrase contre les murs, comme une boule de flipper sur une trajectoire hasardeuse. Tu es l’échouage. Appelé à pourrir sur un rebord de trottoir, à la vue des passants, en attendant la pluie.
Je suis le garde-fou, l’antichambre de la raison. Je suis le foyer des certitudes, l’espace des évidences élémentaires. Je suis la victime désignée d’une catastrophe qui n’a pas encore eu lieu. Je suis l’hypocrisie, ni plus, ni moins. Je suis le silence et la compromission. Mon vide me satisfait tant que rien de trop dangereux ne vient bouleverser cet équilibre imaginaire. Je suis le capitaine du bateau, celui qui s’enferme dans sa cabine après l’impact. Celui qui fume sa cigarette, alors que le navire prend l’eau. Je suis le sourire dépité. Je suis celui qui cède à tes avances, qui teste nos limites.
Finalement, je suis celui qui perd toujours.
Je suis celui qui fume, pour oublier que je bois.
Who Are You sera en concert à Paris le 2 mai, à l’International.
Jeu de briques
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Pacman
Bubble