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Ces sept personnes avaient vu leur peine réduite de 20 à 10 ans par une cour d'appel iranienne, mais les autorités ont finalement annulé cette décision.
"Une fois de plus, les autorités iraniennes manipulent leur propre système judiciaire pour persécuter les membres d'une minorité religieuse. Au lieu de doubler leur peine, elles devraient libérer ces dirigeants baha'is immédiatement et garantir leur liberté de pratiquer leur religion sans être la cible de menaces ou de persécutions. Des actes aussi arbitraires et punitifs viennent rappeler salutairement pourquoi le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a récemment voté en faveur de la création d'un rapporteur spécial sur l'Iran. Cette décision du Conseil n'est pas arrivée trop tôt", a déploré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.
Les sept dirigeants baha'is – deux femmes et cinq hommes – sont détenus dans des conditions éprouvantes à la prison de Rajai Shahr (aussi connue sous le nom de Gohardasht), à Karaj, près de Téhéran. Ils ont été déclarés coupables d'"espionnage pour le compte d'Israël", d'"insultes au caractère sacré d'une religion" et de "propagande contre le régime" par un tribunal révolutionnaire de Téhéran en août 2010. Ils ont nié l'ensemble des faits dont ils sont accusés.
En septembre 2010, ils ont été informés que leur peine avait été ramenée à 10 ans après qu'une cour d'appel les eut acquittés de certains chefs d'accusation, dont celui d'espionnage, mais on ne leur a pas remis de copie écrite des jugements prononcés par les tribunaux.
Le 18 mars 2011, certaines sources ont commencé à indiquer que leur peine de 20 ans avait été rétablie, et la Communauté internationale baha'i a confirmé cette information mercredi 30 mars.
Il semble que cette décision pourrait faire suite à une contestation de la réduction de peine par le procureur général.
Les arrestations et le harcèlement de baha'is ont nettement augmenté ces dernières années ; au moins 79 baha'is sont actuellement emprisonnés.
Amnesty International fait campagne pour la libération immédiate et sans condition de ces sept dirigeants baha'is – Fariba Kamalabadi, Mahvash Sabet, Jamaloddin Khanjani, Afif Naeimi, Saeid Rezaie, Behrouz Tavakkoli et Vahid Tizfahm – depuis leur arrestation en 2008. Certains sont âgés et en mauvaise santé.
"Ceci est le dernier exemple en date de la discrimination profondément ancrée que subit la minorité baha'i en Iran. Il rappelle également à la communauté internationale le peu de considération qu'ont les autorités iraniennes pour les normes internationales relatives aux droits humains en matière de liberté de croyance, d'association et d'expression, ainsi que pour le droit à un procès équitable", a ajouté Malcolm Smart.
* Ces sept baha'is ont été arrêtés entre mars et mai 2008. L'une de leurs avocats, la lauréate du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, n'a pas pu retourner en Iran depuis juin 2009 car elle craint de ne plus pouvoir poursuivre ses activités en faveur des droits humains si elle se rend dans ce pays.
En février 2010, elle a expliqué à Amnesty International que le dossier était vide et les accusations sans fondement.
Le 24 mars, le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a voté en faveur de la création d'un rapporteur spécial sur la situation des droits humains en Iran.
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