C'est les vacances.
Soleil voilé sur Moorea.
Pas grave, on prend les palmes et les paréos on file à la plage.
Il n'y a presque personne, tant mieux, c'est calme et tranquille.
Profitons de cette plage désertique, dans quelques temps, nous retrouverons celles où l'on joue à touche-touche serviettes et à entendre des conversations pas forcément désirées.
Le soleil se cache et le ciel s'assombrit de plus en plus. Mais Dieu, que ces gris sont beaux!
Je pense à Nicolas de Staël.
Nicolas de Staël
On prend le chemin du retour. Là, dans le fossé j'aperçois un homme, tronçonneuse à la main en train de tailler, à même dans les troncs. Sculpture à la tronçonneuse ? Je m'arrête, je m'avance vers lui. J'apprends qu'il vient récupérer le bois de ces pistachiers pour sculpter des plats que l'on appelle ici "Umete". Il sculpte ces plats pour les vendre. Il me parle du pistachier et de son fruit comestible. On se serre la main et on se sépare.
J'apprendrai plus tard que c'est en fait un faux pistachier. Cet arbre, le Jamelonguier, peut prendre des tailles considérables, le fruit à la chair violine est bien comestible on peut en faire une excellente gelée.
On continue vers Maharepa, le centre de Moorea. Une pause-café chez Caramélinepour déguster ses "cookies coco-choco" à tomber par terre ! Je ne me lasse pas de regarder le long des routes les paréos tendus comme des bannières qui nous disent, oui, tu es bien en Polynésie, ils tournoient sur les cintres par centaines en affichant leurs couleurs hurlantes. Regarder les vitrines et voir, encore et encore, et toujours, l'emblème et la fierté du savoir faire, les perles noires de Tahiti.
Un tour dans la baie de Cook. Admirer les montagnes sous la pluie, depuis le ponton de l'hôtel Kaveka. Un tour dans le jardin, pour se laisser impressionner par les pamplemoussiers remplis de fruits. Entrer dans l'accueil de l'hôtel, voir le bar orné d'hibiscus, et se dire que c'est merveilleusement kitsch et qu'il ne faut rien changer.
Oui ça sent la nostalgie camarade ! Une prise de conscience que mon temps est compté ici.
Mais on a déjà dit !
Le moment présent à un avantage sur tous les autres, il nous appartient.
On peut cliquer si on veut ?!!