
Le syndrome Adrianna pourrait se résumer ainsi : MA GUEULE, MA GUEULE, MA GUEULE et... euh... MA GUEULE, RIEN QUE MA GUEULE, quoi. Ce syndrome s'attaque à des gens assez communs, en général, pas très fûtés, qui se lassent rapidement lorsqu'une conversation devient un tout petit peu intellectuelle. Cette maladie est assez difficile à comprendre. En général, le malade devient une sorte de personnage égoïste, égocentrique qui fout sa gueule au centre de tout, perdant à la fois personnalité et humanité. C'est votre ami, mais si vous crevez, vous crevez, vous par contre, s'il a besoin d'une goutte d'eau, apportez lui la mer Caspienne et avec le sourire.
Celui (ou celle) qui est frappé(e) de ce syndrome pense réellement que le monde entier tourne autour de sa gueule. Ne comptez pas sur les moments de tranquillité, vous êtes à sa disposition même quand vous dîtes non. Vous avez le droit à tout et vous allez vous tapez tout ce que le malade débile aura envie que vous vous tapiez : les séances de Hauling forcé, les séances de "je déballe ma vie devant toi" et j'en passe.
Il n'y a pas si longtemps que ça, le malade était en couple, forcément, vous n'aviez pas le droit d'exister. Et ouais, fallait jamais déranger, fallait pas attendre non plus de la part du malade qu'il s'intéresse à autre chose qu'à sa propre personne, même quand il est question de rendre visite à quelqu'un à l'hôpital, non!
Particularité importante : quand quelqu'un est atteint du syndrome Adrianna, cette personne joue beaucoup la comédie, avec un talent assez... discutable! J'en ai pour exemple des malades qui ont tendance à bailler à fond lorsque vous leur adressez la parole histoire de vous envoyer le message "Casse toi, j'suis fatigué vu que je baille à fond" et qui ne sourcillent même pas quand vous mettez un terme de façon brutale à une phrase que vous venez de commencer parce que vous n'avez que trop bien saisi le message de votre interlocuteur.
L'un des mystères de ce fameux syndrome reste de savoir ce qui déclenche le soudain rejet de modestie des malades qui se prennent tout d'un coup pour les rois du pétrole alors qu'ils ont un salaire plus proches des rois du balai. En effet, ça se met à parler pognon d'une façon caricaturale et comique du genre "Il me faut mon sac Lagarfeld! Attend, il ne coute que les 3/4 de mon smic, quoi ! Nan mais attends, t'en pense quoi ?" sauf qu'il se fiche de ce que vous pensez et qu'au final, quoiqu'il dise, vous savez qu'il ne fera jamais un tier de ce qu'il dit parce que ça, ce n'est qu'une attitude, un style, un genre qu'il se donne parce qu'il sait que sans ce type de personnalité qu'il trouve bien, il n'est rien. Ce qu'il recrache lorsqu'il donne son avis (qui compte plus que celui de la planète entière, cela va sans dire), c'est ce qui lui a été dicté par ses mentors. Rappelez vous que c'est un faible pas franchement futé ou malin à la base : il ne peut que répéter ce que les autres, ceux qui ont de la personnalité, lui ont dit.

En gros, les névrosés, quand ils sont frappés par ces syndromes, j'suis désolé, mais vous ne pouvez pas faire grand chose pour eux, finalement. Enfin, en ce qui me concerne...