Quelques brèves de l'histoire de Feurs.

Publié le 11 avril 2011 par Lauravanelcoytte

Epoque 'Gauloise'

Feurs fut d'abord, à l'époque gauloise une agglomération d'importance encore mal connue.

 C'était tout au plus un village ou une bourgade. Les SEGUSIAVES, peuple Celte, occupait le territoire actuel du département de la loire et une partie de celui du Rhône. Ils étaient clients des Eduens.

(En 1984, une importante nécropole datant de la fin du I siècle avant notre ère a pu être partiellement fouillée dans le quartier St Antoine. Une soixantaine de tombes à incinération ont livré un important mobilier: céramiques, armes, etc..)

Epoque Gallo-romaine (Photos provenant du musée d'archéologie)

(photo de la maquette du forum)


Puis vint l'occupation romaine.

Sa situation sur le fleuve et au centre de la plaine lui valut de devenir une cité importante.

C'est sous le règne d'Auguste que la bourgade gauloise commence à se transformer en une ville gallo-romaine d'importance: le Forum Segusiavorum, capitale de la cité des Ségusiaves.   Les fouilles effectuées à diverses époques montrent que, sous les empereurs Auguste et Claude, la ville grandit et s'enrichit de tous les édifices habituels d'une ville romaine: forum, temple, basilique, thêatre, thermes....avec en son centre un forum tripartite, ensemble monumental comprenant trois parties: administrative, place publique et aire sacrée. ... 

(Photo de la fontaine Gallo-romaine 'la font qui pleut' ) 

Située:  rue de la 'font qui pleut'

... De tout cela ne subsistent que les murs d'un monument important, la CURIE, place de la Boaterie. Mais un grand nombre de vestiges, mosaïques, céramiques, monnaies, statues, dont le moulage du célèbre Hercule de Feurs, ont été recueuillis au Musée d'archéologie ( Hercule de Feurs, le mal nommé, puisque on admet aujourd'hui qu'il s'agit d'un Mercure. l'original est à Munich, nous n'avons qu'une copie). ...

(photo des restes de construction de la Curie.)

Située place de la Boaterie

 ... Aux portes du musée sont plantées les bornes leugaires sur lesquelles, avec les distances sont inscrites la réfection de la voie romaine Agrippa en 237, qui sous l'empereur Maximien, traversaient la cité.
 Vers le milieu du III siècle, la crise qui déchire l'Empire plonge le Forez dans une période sombre. A partir de 270, la Gaule mal défendue par Tétricus est envahie par les Francs et les Alamans...

(Photo des thermes gallo-romains.)   Les thermes situées au début du    Bd Gambetta, sont protégés par un couche de terre et sont sous la protection de la DRAC.

...Aucune découverte ne permet de penser à une reprise des activités à Feurs. Faut-il penser à la destruction de Feurs entre 269 et 283 ?

  Feurs détruite,  ses institutions sont reprises et sont incluses dans la lyonnaise primitive dont Lyon est la capital. Le IV siècle semble ignorer Feurs. Feurs amoindri ou même détruit, reçoit quelques colonies dont les Sarmates dont le nom survivrait dans celui de certains villages. Ces colonies étaient destinées à assimiler les Barbares en les incorporant à l'Empire.  

 On a découvert des sépultures, des monnaies du IV siècles, mais à l'aube du V siècle, le déferlement des invasions, avec leurs exactions, met fin aux derniers centres d'activités.

Le Moyen Age.

  On ne sait rien sur Feurs pendant le Haut Moyen Age. Il avait pourtant bien survécu aux invasions du III siècle puisque, au début du X siècle, une subdivision de ''PAGUS'' de Lyon en conserverait le nom: ''l'ager forensis''mentionné à maintes reprises dans les cartulaires.

 Quant à la localité, elle réapparait dans la seconde moitiè du X siècle. Feurs est alors qualifié ''VICUS'' ou ''BURGUS'' , termes désignant une prééminence sur les villages alentours, appelés ''VILLAE''.

Vers l'an 1000 les textes émanant de l'abbaye de Savigny(près de Sainbel ) et concernant RANDAN citent FEURS.

Un petit rappel de la chronologie du Moyen-Age dans notre pays de France.

- Le Haut Moyen-Age...débute à la chute de l'empire romain. La Gaule n'ayant plus d'autorité centrale, une multitude de chefs de clans dominent de petits territoires.

   Epoque des Rois Barbares: les MEROVINGIENS.(vers 428-751)

   Vers  428-447  Chlodion.;   vers  447-457  Mérovée; vers 457-481  Childéric 1er; vers 481-511  Clovis (baptisé à Reims. Bien connut par le 'souviens-toi du vase de Soisson').

  A cette époque, la Gaule connait de nombreux partages, c'est que les mérovingiens conçoivent leur royaume comme un patrimoine que l'on acquiert par conquête et que l'on partage en héritage. On tue et on remplace si non servil. L'activité économique est presque exclusivement rurale. Les villes sont désertées et la population travaille dans les villas des aristocrates Franques ou Gallo-romains. L'évêque est un personnage important, un seigneur parmi les seigneurs. Mais c'est grâce à lui que le christianisme, facteur d'assimilation et d'unification progresse dans les campagnes. Il fait construire des églises et des monastères ou l'écrit tient un rôle important.

 Premier partage: les rois "FAINEANTS" (511-751).

 Clovis bâtit un Empire mais pas un état. Il réagit suivant la coutume Franque et partage son royaume entre ses 4 fils: Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire. Ils agissent en chef de bandes et constituent trois royaumes qui se livrent des guerres fraticides. Seule lumière de ces temps troublés, le roi DAGOBERT(629-639), fils de ClotaireII, parvient à se faire reconnaitre par la 'NEUSTRIE', les Basques, la Bourgogne et les Bretons. Son conseiller, le bon Eloi, lui apprend à se conduire en souverain et rendre la justice en dehors de la coutume. Il parvient à limiter la puissance de l'église. Mais à sa mort son royaume est de nouveau partagé. Les nobles augmentent leur pouvoir au détriment de celui du Roi.

Les Maires du Palais, élus par les nobles, gouvernent à la place de ces rois fainéants et l'un d'eux 'PEPIN de Herstal', nommé en Austrasie, parvient à dominer la Bourgogne et la Neustrie. Au VIII siècle, il est maître de tout le pays. Entretemps les MEROVINGIENS ont disparu sans descendance.

 Si Charles Martel, fils bâtard de Pépin de Herstal et Maire du Palais en Austrasie, n'a jamais régné, il est le rénovateur et le protecteur des frontières du Royaume Franc.  Il repousse les Frisons, les Alamans et les Saxons, domine la Neustrie  et l'aquitaine en révolte  avant de battre  en 732, une armée de Berbères à Poitiers et de mettre fin à l'expansion musulmane vers le Nord. Il réforme l'église et achète les grands seigneurs en leur donnant des terres et des richesses confisquées aux Evêques.

Epoque de l'empire CAROLINGIEN. (vers 751-877) .  Charles laisse à sa mort deux fils: Carloman et Pépin, dit le Bref . Ce dernier, réunit les Nobles à Soissons en 751, se fait élire et sacrer Roi des Francs par St Boniface et en 754 sacré de nouveau par le Pape EtienneII. Selon la chronique, le Saint Père fait ce jour là " défense à tous sous peine d'interdit et d'excommunication, d'oser jamais choisir un Roi issu d'un autre sang". Ainsi naît la royauté de "droit divin".  Seul un de ses 2 fils survivra, Charles dit Charlemagne.

 Charlemagne est le premier roi cultivé et croit profondément que son royaume ne peut se développer qu'avec le progrès des sciences, des arts et des lettres. Protecteur de l'église, il la considère comme le liant des peuples composant la "Gaule-Franc".

Très prospère au Moyen-Age, Feurs fut jusqu' au XII siècle la première capitale du Forez. La ville était entourée de remparts. Ces fortifications, détruites une première fois pendant les guerres de religion et reconstruites en 1409, furent définitivement rasées au XVIII siècle. Ils n'en restent qu'une tour d'enceinte place de la Boaterie.
Sous la Révolution, FEURS devint le chef-lieu du nouveau département de la Loire. L'arrivée du Conventionnel JAVOGUES, le 13 septembre 1793, donne le signal des tragiques évènements qui ensanglantèrent la région. Il s'installe à l'hôtel Gaudin, une luxueuse demeure construite en 1759 qui est aujourd'hui le PRESBYTERE. La guillotine est dressée en face de l'église. Mais elle fonctionne mal et on la remplace par la fusillade. C'est notamment en la présence de Javogues que 28 victimes tombent sous les balles le long du mur du château du Rozier le 11 février 1794. Rappelé peu après à Paris par la Convention, Javogues parvint à se justifier, mais l'on sait que, convaincu d'avoir participé à une conspiration, il fut exécuté le 10 octobre 1796, à l'age de 37 ans.... Le souvenir de ces évènements est matérialisé à Feurs par la chapelle des Martyrs, ou chapelle expiatoire.
Ce monument dans le style néo-grec fut terminé en 1826. il marque l'emplacement où eut lieu la fusillade du 11 février 1794 et où reposaient les victimes dans une fosse commune.
La cure, ancien Hôtel Gaudin, a conservétoutes ses pièces de style Louis XV avec leur décoration et leurs cheminées. On peut voir, au rez de chaussée, le bureau de Javogues, décoré de panneaux peints du XVIII siècle représentant des scènes de la vie pastorale.
Aujourd'hui Feurs, avec son parc ombragé et fleuri, sa magnifique piscine été-hiver olympique et ses installations de nombreux jeux de plein air, son champ de courses, ses quartiers neufs et rénovés, est une ville active et acceuillante. Elle conserve pieusement les reliques d'un passé prestigieux dans son musée gallo-romain.
L'église de Feurs est du XV siècle. Sa façade est surmontée d'un clocherà flèche orné de pinacles et de clochetons et d'un Jacquemard. Un bas-relief représentant une Vierge à l'Enfant agrémente le tympan du portail, surmonté d'une balustrade et d'une rosace. L'intérieur pprésente trois hautes nefs voutées à nervures et des chapelles latérales. On peut admirer dans l'une de ces chapelles une belle statue en marbre de Vierge, oeuvre de Bonnassieux.
Feurs est la patrie du Général BERTHELOT, qui s'illustra pendant la guerre 1914-18 et de Michel COMBE, Colonel de la garde de Napoléon, dont une statue en bronze, de Foyatier,
occupe le centre d'un rond-point face à la mairie.
Le château de Bigny(1760) ne se visite pas. Mais de la route de Feurs à Boën, on peut voir au fond d'une allée la porte monumentale aux deux lions sculpés aqui en marque l'entrée.
A 5 km de Feurs, CIVENS a son église du XV siècle aussi, dont le clocher fut construit sur le choeur pour servir de défense aux temps des guerres de religions.
Dans la façade deux statues de marbre décapitées avec l'autel en bois sculpté datent de cette époque.

http://www.feurs.org/index.adml?r=543