Il faut entendre, - à la manière que le disait Gandhi : « Comment peut-on dialoguer si on prétend posséder déjà la vérité ? » - , que le préalable à un véritable dialogue est là : « Suis-je prêt, en t’écoutant, à y reconnaître la vérité », ou « Suis-je prêt à t’écouter ; donc, suis-je prêt à changer mon opinion ? ». Si ce n’est pas le cas, je considère que je ne suis pas en état de dialoguer …
A XXIème siècle, nous reconnaissons des normes culturelles et morales qui peuvent se distinguer cependant nous affirmons un certain nombre de valeurs universelles… Nous reconnaissons ne pouvoir atteindre « le savoir absolu » …
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Des catholiques, et en particulier Benoit XVI, ne craignent pas de considérer que la culture actuelle est sous l’influence de la « dictature du relativisme » !
Cette critique peut se comprendre dans le contexte actuel qui semble brader « la recherche » au profit d’une « consommation » à effet immédiat ..
Le catholicisme « mérite » t-il de se retrouver sur un rayonnage des « spiritualités en cours ».. ? Cette confusion des valeurs mettraient-elle au même niveau : religion, recherche de sens, quête, salut, mieux-être, santé …etc ?
Aujourd’hui, je dois bien reconnaître que la foi chrétienne est devenue une foi parmi d’autres. Mais le plus effrayant, aujourd’hui, reste le phénomène du fondamentalisme, qui remet à jour, ce que je voudrais voir disparaître ; c’est à dire cette secrète connivence entre la violence et le sacré … Ce que Mohammed Arkoun nomme le triangle anthropologique « violence - sacré - vérité » qui affecte ou a affecté toutes les religions !
A la fin du XIXe siècle, l’Eglise romaine est passée de l’anathème à la tolérance quand elle a commencé à reconnaître la légitimité d’une société civile, pluraliste et laïque fondée sur le contrat civil et non sur une transcendance divine. Enfin, par la Déclaration sur la liberté religieuse (Dignitatis humanae) de Vatican II, l’Eglise affirme avec force que « la vérité ne peut s’imposer que par la force propre de la vérité ».
Aujourd’hui, il faut concilier l’exigence de vérité inhérente à toute croyance sérieuse et les exigences d’un vrai dialogue sur un plan d’égalité.
La vérité à laquelle j’adhère dans la foi est sans doute une, mais je la possède toujours d’une manière critique et inadéquate dans une certaine interprétation…
Je puis adhérer dans la foi au message de ma tradition religieuse tout en reconnaissant que ma vérité n’est ni exclusive ni même inclusive de toute autre vérité d’ordre religieux. La Vérité, qu’est mon chemin - Jésus, le Christ – est portée par l’Esprit, ou l’Amour… Aussi, n’est-elle pas absolutiste : Elle peux reconnaître des vérités différentes sans compromettre aussitôt sa prétention à la Vérité… Cette Vérité, d’ordre spirituel, retrouve dans la vie de chacun, une vérité plus originaire que la vérité du jugement ( adéquation entre l’intelligence et le réel..). Il s’agit d’une vérité-manifestation qui renvoie à une plénitude qui demeure encore cachée.