Cher Alain Lompech…

Publié le 14 avril 2011 par Stella

Vous ne me connaissez pas et il y a bien peu de chance pour que vous lisiez ces lignes, aussi est-ce sans timidité que je vous adresse ce mot, petit mais chargé de sens : merci.

Merci parce que grâce à vous, depuis des années, j’ai le jardin le plus extraordinaire que l’on puisse rêver. Un vaste jardin plein de recoins secrets, avec de grands arbres majestueux, des arbustes florifères, des plantes annuelles et persistantes. Il y a une serre (froide) et un coin de garage où je prépare mes greffons, où je marcotte et où je divise les écheveaux de racines quand, sur vos conseils, je divise et je multiplie. Mon gazon est une pelouse soyeuse, piquetée de fleurs “à la japonaise”. Dans des pots, j’ai quelques plantes survivantes, qui avaient été jetées près des poubelles par leurs anciens propriétaires et que j’ai sauvées et rapetassées par mes soins… et les vôtres, naturellement. J’aime mon coin de mur ensoleillé, ma terrasse à l’ombre. J’ai une binette et un sécateur. Mes rosiers embaument, mon forsythia explose de fleurs, j’ai du muguet qui pointe ses clochettes aux premiers jours de mai et, bien sûr, je mange des cerises au printemps et des pêches en juillet. Je ne dis rien des crocus, des primevères, des jonquilles, du fuschia… Ah, j’oubliais : je suis la reine des amazones pour combattre les aleurodes, occire les cochenilles et il n’y a pas un puceron qui résiste à mon mélange détonnant nicotine + eau savonneuse !

Cher Alain Lompech, depuis des lustres je lis votre chronique dans Le Monde. Hier, dans le quotidien, elle traversait la page du jeudi, marquant pour moi une pause dans la semaine, comme autrefois à l’école lorsque j’étais enfant, avant que le mercredi ne vienne lui ravir ce prestige. Aujourd’hui, je vous retrouve dans le magazine. La première fois que j’ai vu votre votre photo, j’ai souri in petto tellement vous aviez, pardonnez-moi l’expression, “la gueule de l’emploi”. Vous ne pouviez décidément pas être autre chose qu’un jardinier. C’est ce qui m’a donné l’envie de vous écrire et de vous remercier parce que mon jardin, c’est avant tout votre jardin… et je marche dans des allées qui n’appartiennent qu’à vous. Eh oui : j’habite à Paris, au troisième étage. Je n’ai pas de balcon mais en tout et pour tout trois jardinières et quelques plantes en pot. Mais je vous assure d’une chose : vous m’avez permis d’avoir une “main verte” sensationnelle.