Magazine Journal intime

Un reve sans fin

Publié le 14 avril 2011 par Orangemekanik

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J’ai rêvé que je jouais au solitaire. Le spider. Quatre couleurs. Et que je perdais. C’était l’horreur. Je traitais mon ordinateur de sal enfoiré de sa race. Qui s’en foutait. Puisqu’ il n’était même pas allumé. Mais alors comment avais je fais pour jouer ? Sur un écran éteins ? Pourtant je n’avais pas rêvé ! Les cartes étaient là. Dans mes mains. Et je les manipulais comme un vrai magicien. Façon Gérard Majax. Je faisais des trucs de ouf avec. Et d’une main. Des loopings. Des éventails. Des trucs que je ferai jamais. Dans la vraie vie. Parce que j’ai pas ramené le truc. De mon rêve. Fifi était là. Epaté, il disait : « Mais putain, comment tu fais ? J’en reviens pas ! ». Et je lui répondais : « Mais tu vois bien que c’est pas moi ; c’est l’ordi ! C’est pas des vraies cartes !… ». Je sais pas pourquoi : je voulais surtout pas que soit moi. Mais il me croyait pas t’sais. Alors ça m’énervait. Mais plus je m’énervais, plus je battais frénétiquement mes cartes. Alors il me filmait. Pour immortaliser la scène. Et je lui disais : « Zoom pas hein… je veux pas qu’on me voit comme ça ». Mais « on »,  je savais même pas qui. Après chépa… Ca a fait plein d’images saccadées qui se sont succédé. Dans mon rêve. Comme si au montage, ils avaient gardé que l’essentiel. Pour que ce soit pas trop long. Mais qu’on comprenne quand même. Sur la première, Fifi est accroupi devant ma tour. Pour qu’on comprenne qu’il l’allumait. Sur une autre, mes chats font tourner une machine. J’ai même cru que j’étais réveillée. Sur une troisième, Fifi m’apporte un thé dans une grande tasse Facebook où c’est écrit « j’aime ». Avec le pouce en l’air. Et je lui dis : « Ben comment tu le sais ? ». Il me répond : « Comment je sais quoi ? ». Mais j’en sais rien non plus. Tout ce que je sais, c’est qu’il a la caméra dans une main, le thé bouillant dans l’autre, et que presque, il jongle. Mais que ça ne m’impressionne pas. Je lui dis juste : « Arrête Fifi, tu vas te bruler… au pire, bruler un chat »… quand soudain d’une troisième qu’il sort de je ne sais où, il s’empare de mon jeu, me dit : « Fais un vœu », souffle sur le paquet, retourne les cartes… et là, y’a que des as de carreaux. Stupéfaite, je lui demande comment il a fait ? Il me les lance. Elles retombent nickel. En accordéon. Entre mes doigts. Et il me dit : « A toi maintenant ». Je souffle. Comme lui. Et quand je les retourne, y’a que des as de cœur. « Et maintenant, lance les » m’ordonne-t-il. Alors je les lance. Et elles se dissolvent. Dans l’air. Chépa comment. Sur ce, mes chats ricanent. Pendant que Fifi, qui a repris la caméra, se moque. Ca fait comme Fogiel et son chien. Zaza. Dans les Guignols. Une vraie cacophonie. L’image d’après, tout est calme. Mes chats sont allongés sur mon lit en trois colonnes et deux rangées parfaitement symétrique. Fifi s’allume une clope. Il est devant l’ordi. Rallumé. Et il visionne la vidéo en disant que c’est de l’art. Sauf que moi, quand je me regarde, je vois qu’une pauvre fille qui bat comme une bille. Une vraie nouille. Niveau bataille. Sept familles grand maximum. Et je me mets à rire. Avec le rire de Rachida Dati. L’image d’après, je m’installe un matelas par terre. Pour ne pas déranger mes chats. Perturber la géométrie parfaite qu’ils forment désormais sur mon lit : un très bel hexagone à six côtés. Pendant que Fifi, malgré mon refus, a publiée la vidéo. Je suis hors de moi. Mais trop tard. Le film est en ligne. Impossible de le supprimer. C’est le drame. Je suis pas coiffée. Pas maquillée. Tout le monde va voir que je porte des palmes, chez moi. J’ai beau accumuler les statuts par-dessus : une photo de mes nouveau bonzaïs ; une du canari de ma meilleure amie ; une vidéo ou je démontre au monde entier par A + B sur un écran qui s’est transformé en ardoise pour l’occasion, que le théorème de Pythagore, je l’avais trouvé avant lui ; une où Fifi me filme en train de me noyer… puis de me sauver la vie ; une où je cours au ralenti, façon « petite maison dans la prairie », pour montrer à la caméra le joli trèfle à quatre feuilles que je viens de cueillir sur la carrosserie de la voiture, et où je me vautre lamentablement, parce que courir avec des palmes, ben c’est pas toujours évident. Enfin bref quoi, j’ai beau faire n’importe quoi, rien n’y fait. Quoi que je fasse, c’est toujours la vidéo pourrie qu’apparait sur mon mur en premier. Je suis désespérée.
Pendant la nuit, je fais un rêve dans mon rêve j’crois. Que dis-je mon rêve ?!… Mon pire cauchemar : personne n’a mis « j’aime ». Sauf ma mère. Y’a que des lol. Des mdr. Des ptdr. Des Arf. Des Mouhahaha. Des o_0 … Que des remarque désobligeantes. J’ai l’impression d’être Afida Turner. Du carré VIP. Que chuis pas celle que je pensais être. J’ai mal pour moi. Partir. Going away. Loin. Far away you know ? Disappear. Me cacher. Quitter la planète. The earth. La Terre. Yes… but to go where ? Oui, mais pour aller où ? Retourner sur MySpace ? Go back to MySapce. M’installer sur Twitter ? Badoo ? Là où nobody knows me ? Mais enfin vous n’y pensez pas ? I’m not a wannaVip !… Oh my God ? Do you know who I am ? Je suis la brue de Tina Turner. The wife of her son. J’ai fait le Loft 2 ! Bref. C’est la terreur. Quand je me réveille, je suis en sueur. Mon lit est sans dessus dessous. Je saute sur mon ordinateur. Et là, qu’est ce que je vois : Ma vidéo a fait le buzz : 63 notifications. Encore plus que la vidéo où je chantais sans trucage avec une voix synthétique comme William dans les Black Eyed Peace. Tout le monde a mis « j’aime ». Tous mes meilleurs amis (sauf toi Le Bou. Toi t’a préféré celle où je fais sauter des crêpes, et quand elles retombent dans la poêle, elles ont des yeux un nez une bouche. Et elles jouent de la cornemuse). C’est le plus beau jour de ma vie virtuelle. J’ai l’impression de rêver ! Alors je dis à mon chat : « pince-moi, Titi ». Et au lieu de me pincer, il me secoue comme un prunier. Et il est habillé. Il porte les chaussures de Fifi. Le jean de Fifi. Le tee shirt de Fifi. Il a même la voix de Fifi : « Allez debout là il est 14h ». Avec l’accent du Sud et tout. Et pour cause : c’est lui. C’est Fifi.
Soulagée, je comprends alors que tout à l’heure, je m’étais juste réveillée du rêve dans mon rêve en fait. Et que ça se trouve, non seulement ma vidéo n’a pas fait le buzz, mais que y’a peut être pas de vidéo du tout. Quand je me lève, tout est comme d’habitude : mes chats jouent tranquillement à l’élastique. Sur I Télé, y’a « ça se dispute ». Eric Zemmour dit qu’en banlieue, c’est plein de mini talibans, et que tout le monde le sait très bien. Le café coule. On est samedi. Il fait trop beau. Fifi ne taffe pas. Il est debout depuis 8h. Il va faire une pause. Prendre un petit café avec moi.
Quand je lui raconte mon rêve, il rigole. Avec ses pouces, il me fait « j’aime ».
Il en a trois.
Depuis, je ne sais toujours pas si je suis réveillée. Ou pas.

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