Magazine Journal intime

Humour, padawan et Jean Roucas.

Publié le 14 avril 2011 par Kevinades

Kevin is not dead.

   Et oui, je sais, placer dans le même titre les mots humour et Jean Roucas tient de la provocation. Mais au diable les conséquences.

   Aujourd’hui, un nouveau conseil pour toi, apprenti professeur des écoles. Lis bien, prends des notes et surtout enregistre.

   Pour gérer une classe avec aisance, rien de tel que l’humour.

J’ose affirmer aujourd’hui, en prenant à témoin les 8 fidèles lecteurs de ce blog (salut Tata Jeanine ! c’est moi qu’j’écris sur mon blog !) : j’ose affirmer donc, que l’on peut tenir un élève (même difficile) par l’humour, ce qui entre nous, vaut quand même mieux que par les couilles…

Smile and laugh by tRuCciE

   Car oui, faire marrer des mômes, c'est se garantir la paix sociale, ça n'a pas de prix. Et, on ne va pas se mentir, on est entre nous : pas besoin d’un énorme potentiel comique pour y parvenir. En fait, c’est presque trop facile.

   À ce moment précis, mon jeune apprenti, tu t’inquiètes…

Le jeune apprenti qui s’inquiète : − « Faire rire ces 25 petits merdeux qui ne pensent qu’à m’asperger d’encre ou à me trancher la carotide avec leur équerre, vous n’y pensez pas maître… J’en suis tout bonnement incapable ! »

Tssss… Sot que tu es. Je reconnais bien là l’angoisse légitime de l’enseignant débutant. Et pourtant, pourtant, tu en es capable… Comme la Force, le sens de l’humour se trouve dans chaque molécule qui t'entoure et qui te constitue. Autour de toi et en toi. Il te suffit de chercher dans les tréfonds de ton âme… Non, pas là, un peu plus à gauche, avance un peu, voilà, ici !

  

Pour t’aider, parce qu'on ne devient pas un Jedi de l'humour  pédagogique sans un bon guide, quelques conseils pour devenir drôle en classe. C'est pour moi, ça fait plaisir.

Option n°1 : profiter de ses nombreuses et scandaleusement longues vacances pour assimiler l’intégrale des blagues et autres calembours de Jean Roucas.

Là, je t’entends d’ici, mon jeune collègue. Tu es circonspect.

Le jeune collègue, circonspect : − « Jean Roucas, vous êtes sûrs ? »

  

Absolument pas ! Comment peux-tu seulement y songer? Personnellement, je déconseille fortement cette option. D’une part tu prendrais un risque important pour ta santé mentale, d’autre part, c’est quand même complètement con de gâcher ses vacances à bosser. Quitte à passer pour des feignants toujours en vacances, autant jouer le jeu à fond.

Option n°2 : utiliser, en tant qu’adulte référent, un langage propice à la rigolade. Alors là, terrain miné. La facilité serait de céder à la tentation de la gaudriole et du triptyque bite-couilles-nichons. Certes, devant une bière au comptoir du PMU du coin, tu n’es pas le dernier à manier un langage fleuri pour illustrer tes exploits sexuels, réels ou imaginaires…

Je t’imagine déjà, tenté par mes propos.

Toi, tenté par mes propos : − « Le triptyque bite-couilles-nichons, mais c’est génial, je vais les faire se pisser dessus! »

Ben non, c'est pas si génial. N’oublie jamais, mon jeune Padawan, que la vie n’est pas un comptoir de PMU, et à fortiori, une salle de classe encore moins.

Obi Wan Kenobi Young Padawan by joefreakinrocks

Je suis même catégorique : cette option est à proscrire au sein de ta classe. Et ceci pour une bonne raison.

Quoi ?

Ah, oui, la raison. Eh bien, c’est très simple, suis mon raisonnement, cher lecteur.

Bien à l’abri dans le sanctuaire qui te sert de classe, tu utilises régulièrement un langage des moins châtiés afin de faire marrer la populace. Et ça marche ! D’allusions grivoises en plaisanteries salaces, tu remportes un franc succès. Tes élèves , bien légitimement, te vénèrent. Ils s’approprient ton langage et pour une fois ils réinvestissent quelque chose que tu leur as enseigné. Ils le réinvestissent dans la cour, dans leur quartier, chez eux… Quelle formidable victoire pédagogique !

Et pourtant tu as franchi la ligne rouge, tu sens bien au fond de toi que tu as vendu ton âme au diable pour te mettre des mouflets dans la poche, et ça, c’est pas joli-joli ! Du coup, très vite, un collectif de parents d’élèves se présente afin de te demander des explications. Plus probablement, ils veulent te casser la gueule ou t’intenter un procès, voire les deux.

 

L’humour grivois a un prix, n’est pas Laurent Gerra qui veut. (mais qui le veut?). Es-tu prêt à payer ce prix ami lecteur ?

Laurent Gerra Salon du Livre09 by ashmeran

Engouffrons-nous, dans l’hypothèse du procès. L’affaire ne manquant pas de piquant, les médias s’en emparent très vite. Tu deviens donc, contre ton gré, le centre d’attention du pays tout entier ! Est-ce bien cela que tu souhaites, ami lecteur ?

Ce fait divers déchaîne les passions, et contre toute attente certains se rangent de ton côté. C’est ainsi que, très vite, des manifestations pro-toi s’organisent, regroupant tous ceux qui pensent que ça ne peut pas faire de mal de parler aux gosses « en mode Bigard ».

Est-ce vraiment ce que tu veux, lecteur ?

Au premier rang de ces cortèges, sous ta photo grandeur nature, se tiennent main dans la main tous les partisans d’un déniaisement massif des enfants de la Nation : prêtres décomplexés, instituteurs barbus, moniteurs de colo et psychopathes belges… Tous unis derrière leur nouveau héros, j’ai nommé toi ! Les comités de soutien fleurissent un peu partout. Ton combat est leur combat.

Et tout ça pourquoi? Tout ça parce que tu ne m’as pas écouté, con de lecteur ! Mais bordel de merde qu’est-ce qui t’est passé par la tête !!!

 

  

Pardon, je m’emporte. Excuse-moi, ami lecteur. Ce n’est pas à toi que je m’adressais, mais au lecteur d’avant. Tu le sais bien, toi, qu’on ne dit pas d’insanités devant des élèves.

Heureusement, je suis là pour toi mon ami, et demain, tu auras enfin La réponse à La question: -" mais nom d'une pipe, quel type de langage puis-je donc utiliser afin de faire glousser mes jeunes élèves?"


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