Ce matin vers huit heures vingt, j’ai été réveillé par une femme que je ne connaissais pas. Elle venait d’être élue à l’Académie Française au fauteuil de Maurice Druon, disait le journaliste de la radio nationale.
Ha ! Mes dents étaient déjà toutes prêtes à grincer, mes oreilles à se moquer, mes yeux à se lever au ciel.
Et puis…
Le journaliste ne nous a pas rappelé le parcours de la dame, il lui a d’emblée posé la seule question qui vaille : à quoi sert un académicien ?
Défendre la langue française ? Bien sûr, puisque c’est elle qui nous permet de rassembler ces gens d'origines différetes, de penser notre pluralité, notre diversité.
Le grand enjeu ? L’enseigner, cette langue, donner envie, en commençant par apprendre à lire, notamment au CP. Intégrer par la langue, pour éviter de créer un fossé entre les gamins et la société. Ce qui vaut pour tous, rappelle-t-elle.
Sur la laïcité, sur l’enseignement, sur la vie de la langue, sur le français et la (le) politique, pendant dix minutes Danielle Sallenave a montré un chemin, sans effets de manche, et donné envie de la suivre, sans l’habit doré, mais l’épée à la main. Parce qu’il semble parfois que la sagesse est un combat.
Merci Madame, et bravo.
Puisse-t-on vous inviter dans un an pour que vous nous disiez si l’Académie vous aura permis d'avancer sur ce chemin.
PS - parmi les livres de Danielle Sallenave, je vois celui-ci : "Nous on n'aime pas lire". Ah, Madame, je sens que je vais vous envoyer "B.a.-ba". Ou mes élèves d'alphabétisation - vous voudriez bien les accueillir à l'Académie? Bien à vous.