Mes petits clous,
Je suis allée chez le coiffeur, enfin. Si, rappellez-vous mes angoisses existentielles. Là, ça fait pratiquement deux semaines, et je suis traumatisée pour les 5 prochaines années, sauf que vu ce que ça donne, il va falloir que j’y retourne rapidos. Mais pas chez celui-là.
Le mieux que je peux dire, c’est que ce jour là, pour ce prix, j’aurai du faire les boutiques. Nul doute qu’à ce tarif, j’aurai pu refaire ma garde robe intégralement, et qu’au moins, si dans un moment d’égarement suprême j’avais choisi des coupes aléatoires ou des coloris non assortis, au pire, ce serait resté au fond du placard.
Pourtant, tout avait bien commencé. J’avais choisi le salon en fonction de son e-réputation (le Jean-Claude Biguine de Courbevoie, pour ne pas le nommer) (ha ben si, tiens, c’est fait, oups. Zut alors. Et puis, dans un moment d'égarement, il semblerait que ma main ait glissé sur la couleur rouge de police et les caractères en gras, c'est ballot).
De l’extérieur, ça semblait propre, compétant (en un seul mot), agréable.
Je suis rentrée.
Damned.
A l’intérieur, accueil plaisant, on m’offre un café (vu le prix, ils peuvent).
Ce que je veux ? Un balayage, pour ensoleiller le visage (ben oui quoi, le printemps, tout ça) et une coupe qui ne fera pas de mal à mes cheveux, vierges de ciseaux depuis hum….
Chouette, j’ai la coiffeuse la plus expérimentée. J’observe attentivement les coupes et les couleurs de toutes les coiffeuses, ce qui donne généralement un bon indice de ce qu’on peut proposer dans le salon. Ici, pas de fausse note, je me sens rassurée, en confiance totale, en parfaite harmonie, un petit oiseau qui gazouille de plaisir devant tant de bonheur...
Oui, je sais, c'est toujorus comm ça que ça commence dans les films d'horreur. J'aurais du me méfier.
J’explique ce que je veux à la coiffeuse, qui me comprend à demi-mots et abonde dans mon sens.
Ok, let’s go.
Et là, c’est le drame.
Une heure et demi et deux bols de préparation plus tard, la tête enrubannée de plastique crissant et bien au chaud sous ma lampe, je ne me doute pas encore de ce qui m’attend. Pourtant, l'indicible est déjà à l'oeuvre...
C’est après le lavage (et le produit de soin à 8 euros, c’est AB-SO-LU-MENT nécessaire, après une coloration, vos cheveux sont dans un état) que je commence à entrevoir l’ampleur des dégâts.
J’avais demandé un balayage, pas des mèches. Qui plus est, pas de mèches dans deux couleurs différentes, dont l’une dorée qui virera immanquablement au roux quelques jours après, c’est ce que ça fait toujours sur mes cheveux, et l’autre blanche, il n’y a pas d’autre mot.
A ma réaction interloquée, la coiffeuse me répond que non, elle n’a fait qu’une couleur, elle ne comprend pas pourquoi mes cheveux ont pris dans deux teintes différentes, est-ce que j’ai fait quelque chose avant ? (de toutes façons, c’est forcément mes cheveux, hein). En tout cas, elle m’affirme que ça va se patiner et que ces nuances différentes, ça fera très joli.
Ben vas-y, prend-moi pour une truffe.
Je lui laisse le bénéfice du doute, attendant la coiffure qui parfois réserve de bonnes surprises et révèle la beauté des mèches.
Je dois me rendre à l'évidence, là, ce n’est pas le cas.
La coiffure en elle-même est correcte, si l’on excepte le dégradé autour du visage, plutôt raté (dommage, c’est ce qu’on voit en premier), et l’effet bicolore des mèches reste très marqué.
Le brushing, par contre, est bien fait. Bon, on s'en fout un peu, parce que mes cheveux ne tiennent pas le brushing et que l’effet retombe après environ une demi-heure. C’est encore de leur faute, en fait.
Je donne ma carte bleue au gérant, en protestant mollement contre ma couleur. La coiffeuse se justifie, et 118 euros plus tard, je sors dans la rue.
Les jours suivants, cela est resté honnête. Plusieurs compliments sur ma coiffure m'ont rassurée et je me suis dit que, finalement, ce n’était sans doute pas si mal (oubliant juste qu’avec mes mèches des années 80, je ressemblais à une de ces filles de l’est qui tournent dans les pornos cheaps et que ça, ça plait toujours à certains).
Pourtant, les deux couleurs bizarres me semblaient toujours aussi bizarres, le matin dans ma glace.
Et, plusieurs jours après, les touffes de cheveux blancs, si tenus, fins et dédoublés que je retrouve sur ma brosse à chaque fois que je la passe dans mes cheveux ne me tranquilisent pas plus sur l'avenir de ma tête. Je pense qu'à moitié chauve, ça risque d'être encore pire.
Enfin, de toutes façons ça va se patiner, hein.
Non ?
A bientôt mes petits clous!