Le défunt patriarche Pavle de
Serbie était un homme remarquable par son humilité : c'était un moine
évêque.
Pravmir a publié récemment un article regroupant quelques
témoignages tirés du livre de Jovan Janic
(disponible* en français). Voici l'un d'entre eux : il montre un certain
décalage avec les propos
récents de l'archiprêtre V. Tchapline qui considère que le clergé doit
apparaître «dignement y compris face aux puissants de ce monde qui mesurent le
rapport à l'autre avec l'argent».
La Mercedes
Les habitants de Belgrade rencontraient souvent le patriarche Pavle dans la
rue, le tramway, l'autobus... Un jour, alors qu'il montait la rue du
Roi-Pierre, où se trouve le siège du Patriarcat, un prêtre célèbre, recteur
d'une des églises les plus connues de Belgrade, le rattrappa avec sa nouvelle
Mercedes de luxe. Il s'arrêta, sortit et s'adressa au patriarche :
— Votre Sainteté, permettez-moi de vous conduire. Dites-moi seulement
où...
Le patriarche, qui ne désirait pas refuser, s'assit dans la voiture et quand
elle démarra, le patriarche dit après avoir remarqué que la voiture était
luxueuse :
— Et dis-moi, Père, à qui donc appartient cette voiture ?
— C'est la mienne, Votre Sainteté ! répondit l'archiprêtre fier de lui.
— Arrêtez-vous ! exigea le patriarche Pavle.
Il sortit, se signa et dit au prêtre :
— Que Dieu vous garde ! Et il s'en alla.