Chevaliers

En Amérique, le sport c’est d’abord une équipe au nom évocateur. Pas de ASPTT, FCN, OM, OL, PSGFC et autres acronymes bizarres en ce pays. Les américains s’enflamment pour les Dragons, hurlent avec les Wolves (les loups), se déchirent pour les Bears (les ours), s’agenouillent devant les Kings (les rois), décollent avec les Jets, tremblent face aux Titans ou aux Giants (les géants), et sont chauffés à blanc par les Steelers (les métallos).

La faune tient la première place au hit parade des organisations sportives de tous poils (et plumes). Des plus sauvages (Broncos, Cougars, Bobcats, Eagles), rapides (Mustangs, Huskies, Greyhounds, Blackhawks), puissantes (Bisons, Buffalos, Grizzlies), répugnantes (Mudbugs, Rattlers, Gators, Coyotes) jusqu’aux plus sympathiques (Seawolves, Penguins, Dolphins, Ducks) : le bestiaire sportif américain couvre une étonnante variété d’espèces qui nous rappelle que les victoires les plus décisives de l’Homme sur le continent américain furent d’abord remportées contre —et avec— l’animal.

Ces équipes endémiques d’Amérique du Nord viennent compléter une longue liste de clubs venus du vieux monde (Celtics, Knights, Kings, Senators, Red Barons) et d’explorateurs (Pioneers, Rangers, Buccaneers), suivis par une poignée de révolutionnaires (Dodgers, Avengers, Braves, Tampa Bay Mutiny) et de tribus indiennes (Redskins, Chippewas, Mocassins) pourchassés par une armée de conquérants (Cowboys, Desperados, Rascals, Bandits, Pirates) réunis après une courte guerre civile (Yankees) par la promesse d’un monde meilleur (Fort Myers Miracle, Angels, Suns, Stars, Miami Fusion, Wizards, Orlando Magic).

L’Histoire de l’Amérique peut se lire dans l’almanach des sports. J’ai eu tout le temps de l’éplucher ce week-end pendant le match d’ouverture de la saison de baseball de la « Little Ligue », tout en ne ratant rien des débuts de mon bonhomme dans la plus grande tradition du sport américain (entre deux actions, le baseball vous laisse pas mal de temps pour lire… 4 heures exactement !).

Le nom de son équipe ? Les Knights bien sûr ! (un livre d’histoire je vous dis !). Et sans surprise, les Knights (les chevaliers) ont vaincu les Mud Hens (les poules d’eau) 16 à 5. Avec un nom pareil franchement, c’était facile. Ils ne devraient faire qu’une bouchée des Iron Pigs (cochons de fer) également, mais il me tarde de voir comment se comportera le rejeton face aux River Bandits (brigands de la rivière) !

* et celui ou celle qui me retrouve la discipline, la ville et la ligue dans laquelle jouent toutes les équipes mentionnées dans cet article gagne un panier garni !