Magazine Journal intime
Comme ce gamin stupide a qui tu donnes un jouet pour le r...
Publié le 18 avril 2011 par M.
Comme ce gamin stupide a qui tu donnes un jouet pour le reprendre ensuite et qui pense, ce crétin, il pense, comment est ce que j'ai pu croire que c'était réellement pour moi. Un gosse bébête, imagine le avec des yeux de poisson clairs et un peu de bave aux coin de la bouche, tu peux lui secouer la gueule comme une boule à neige, et y'a des pensées qui se mettent à voltiger dans tous les coins... Un bordel monstrueux. Arrête bâtard je dis, arrête bâtard et tu nies, d'ailleurs je ne sais plus qui détient la vérité, surtout quand tu rajoutes : t'as qu'à me foutre une droite. Alors je m'arrête moi et je constate seulement qu'on est plutôt cons. Je bois, je vois du rouge qui dégouline sur toutes les façades, j'implose de colère sale et je frappe les vitrines, je te laisse les néons, stop. J'invente des métaphores pour que tu deviennes criminel, je suis de mauvaise foi mais ça ne prend pas, j'arrive pas à t'en coller une ; chaque seconde me rappelle que t'es humain. Et moi pareil. Je veux rentrer à la maison, ok.. Les doigts bleus et l'air contrit. Je m'acharne sur toi pour ne pas dire : j'ai bêtement la rage et je morfle un peu. Au fond, je t'ai donné raison. Et la neige retombe, les clébards se la ferment. La nuit nous efface. Le gosse, tu lui tends un mouchoir pour qu'il essuie sa morve et lui, il te sourit avec tellement de force. A force d'être odieux, on finira par se cogner la tête sur le trottoir, et puis quand on aura compris que c'était pas une bataille, on se réconciliera. D'ailleurs on est pas fâchés. C'est juste une fenêtre trouble sur la cour d'à côté. Un terrain de jeu. Une partie d'échecs. Si quelqu'un se tire, tout le monde perd. Ne me demande pas ce que je veux dire ; je cause seulement de choses qui n'ont pas existé, n'existeront pas. Pigé ? Parce qu'ici la réalité est lourde et inébranlable. Inévitable. Bang bang, still not dead.