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«Midnight in Paris*» versus Midnight in Montreal

Publié le 08 décembre 2010 par Mymykoira
«Midnight in Paris*» versus Midnight in MontrealPour une fille comme moi, parler du Nouveau monde peut prendre une tournure un peu mystique.Si je devais résumer en un mot ce qui m’a amené ici, ce serait le hasard. En fait j’aime ce mot. Il est synonyme pour moi de destinée, de ligne de vie, et de ce qui anime notre chemin ici bas. Donc, en gros il ne s’applique pas réellement ici. Mais , poursuivons...Un jour, une pensée s’est immiscée dans ma tête et dès que ma conscience a pu l’enregistrer. J’ai formulé ma décision. Je pars au Canada. Ce que je voulais? Vivre.Me mettre à l’épreuve.Grandir.Creuser en moi et déployer mes possibilités.Bien sûr j’avais entendu parler de ce grand nord où beaucoup ramènent leurs barques.D’ailleurs, une idée me vient à l’esprit, c’est que finalement aujourd’hui le Canada représente pour les français, ce que la France a pendant un temps représenté pour nous africains. Une terre libre. Et quand je parle de liberté, j’entends ce sentiment  à l’intérieur de nous qui  nous libère des barrières conscientes ou inconscientes que l’on s’était posé dans un univers , une société pour en respecter les codes. ( et donc y avoir une place)On dit souvent « la vieille Europe». Je ramenais ça avant, au fait que ce continent a une histoire tellement longue qu’on ne peut vraiment pas le comparer à l’Amérique.Mais je crois qu’en réalité, cette expression renvoie à une dimension plus large que ça. Attention! Je ne crache pas dans la soupe. Aucune ville ne peut égaler Paris à mes yeux en terme de richesse culturelle ( bouhou la chauvine !! => ben ouais je suis binationale les cocos ) Et la culture européenne est tellement vaste qu’on peut passer une vie à l’étudier.Il en reste pas moins, qu’a part l’île d’Angleterre, partout où on pose les pieds en Europe, aujourd’hui on étouffe.Oui, je suis désolé, on étouffe. L’air y est si lourd et comprimé au sens littéral comme figuré, que cela atteint très rapidement notre être. Il me semble que nulle part ailleurs on ressent cette impression de devoir suivre un moule et devenir la personne qu’on attend de vous. Au risque de ne jamais trouver sa place. Et d’être à jamais exclu...La vieille Europe car elle vieillit nos âmes.Elle vieillit nos coeurs.Quand j’ai mis les pieds ici, je n’étais pas chez moi. Et pourtant, j’ai eu tout de suite l’impression d’avoir ma place.En réalité, je crois que je me suis sentie autorisée d’être la personne que je suis. De sortir de l’image de la femme de ma génération auquel je dois correspondre. Je pourrai développer cette image mais je crois que vous voyez de quoi je parle. Une femme carriériste, matérialiste, et qui cherche un compagnon qui lui ressemble pour conquérir leur monde et les Galeries Lafayette. Et qui se sent obligée de coller à un plan de vie élaboré au préalable pour elle.Je dois dire que la liberté est quelque chose que l’on recouvre par étapes. Je fais donc encore connaissance petit à petit avec la femme à l’intérieur de moi. Ben oui, il faut être patient, c’est toute une déconstruction de schéma de pensée.En toute honnêteté, Montréal, pour moi c’est une passerelle. Une passerelle qui nous conduit vers un ailleurs qu’on aura pris le temps de définir au cours de ce séjour. L’aventure humaine commence... alors , BIENVENUE  dans la jeune Amérique ! * Référence au prochain Woody Allen ;-)

  

  

  

  

  

  

  

  



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