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COURRIER DES LECTEURS - Lettre ouverte à ma collègue qui a voulu donner cours en portant le niqab

Publié le 18 avril 2011 par Podcastjournal @Podcast_Journal
PLAN DU SITE Recherche par tags (mots-clés) Recherche d'évènements (agenda) Je ne vous connais pas mais comme vous j’ai fait des études supérieures poussées qui m’ont permis de devenir enseignante universitaire pour participer un tant soit peu à la formation de générations d’étudiants. Comme vous, et beaucoup d’autres, je me sens investie d’une mission : celle d’éclairer mes étudiants, non seulement en les aidant à acquérir quelques connaissances mais en leur ouvrant des horizons, aussi bien dans la discipline enseignée que dans d’autres domaines de la vie. Je considère que notre statut d’enseignants nous autorise à leur apprendre à apprendre, à réfléchir et à appréhender les vicissitudes de la vie ; il nous autorise à leur ouvrir les yeux et l’esprit sur certaines réalités, à leur inculquer des valeurs nobles. Toutefois, nous nous devons de les considérer comme des partenaires, des associés dans cette merveilleuse expédition éducative. Nous ne devons pas occulter le fait que, si notre rôle est de leur apporter ce petit plus, nous n’avons aucun droit de les traiter de haut, de voir en eux des gens subalternes. Voilà pourquoi le meilleur atout pour une relation saine, équilibrée et surtout enrichissante entre professeur et étudiants (ou élèves) demeure le RESPECT mutuel.
Or, permettez-moi de vous poser cette question, comment peut-on prétendre respecter l’autre en lui imposant un dialogue, un cours ou un débat avec un fantôme ? Oui, je n’ai pas peur des mots, je considère que "parler" à une forme qui se veut humaine, complètement cachée sous un voile, équivaut à parler à un fantôme. Pire encore, l’enseignante qui prend cette décision insensée d’entrer en classe avec ce déguisement dresse, consciemment ou inconsciemment, un écran entre elle et ses étudiants, un mur. Elle se hisse dans une tour d’ivoire d’où elle va prodiguer le Savoir, le Cours brut. La communication ? trop peu pour elle ; l’échange ? c’est pour les autres ; le dialogue ? elle n’en a que faire.
Je ne vais pas entrer dans une exégèse du Coran mais où est-il mentionné qu’une "bonne" musulmane doit porter le niqab ? Pourquoi cette tenue serait-elle plus adéquate que celle qu’une musulmane doit mettre pour faire sa prière? Puisque je crois savoir qu’à ce moment privilégié de communion avec Allah on doit laisser découverts le visage et les mains. Je ne vais pas vous attaquer dans cette pseudo liberté personnelle de porter ce que vous voulez mais j’ai juste un petit conseil à vous donner, de collègue à collègue : restez dans votre logique de bonne musulmane et rappelez-vous que même votre voix est 3awra , donc plutôt que de donner votre cours en niqab, faites-le photocopier, faites-le distribuer (des fois que vos mains toucheraient celles de l’un de vos étudiants) et… RESTEZ CHEZ VOUS. D’ailleurs la réaction, ô combien mature, de vos étudiants vous l’a clairement signifié!
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