Votes contestataires et abstention, revendications salariales, désengagement vers l’accès ou le retour à l’emploi…
Les Français s’expriment, il convient de décrypter les messages!
En entreprise, c’est le dialogue social qui est remis en cause par la perte de lien de proximité avec les managers directs, souvent assimilés aujourd’hui aux dirigeants car ils oublient de faire le lien entre leurs équipes et les dirigeants, et de communiquer, de manifester de la reconnaissance, d’organiser le travail tout en assurant l’unité de l’équipe. Pas facile pour autant pour eux de jouer le rôle de chef, surtout si les projets sont menés de manière transversale, et donc sans qu’on ne doive les solliciter.
Les salariés veulent connaître leur avenir dans l’entreprise… et non pas en entreprise. Ils ont besoin qu’on les rassure et qu’on donne du sens à leur engagement actuel. Les revendications d’aujourd’hui portent sur les salaires (cf l’excellent article de Mediapart : Les conflits pour les salaires se multiplient), mais traduisent aussi une volonté de se projeter, de comprendre. La stratégie du traité de Lisbonne à ce sujet insiste sur la sécurisation des parcours professionnels par la formation tout au long de la vie; mais comment parler de formation à des personnes à qui on n’est pas en mesure de valoriser un métier? Si le salarié remplit son contrat en exerçant une fonction correspondant au coeur de métier de l’entreprise, propre à une activité et un contexte défini, qu’il ne pourra pas déployer ailleurs, comment peut-on l’aider à se projeter à 5 ans, 10 ans, 20 ans? La formation sécurisante, c’est celle qui apporte des clés à un métier qui n’est pas propre à une entreprise mais démonstratrice d’un talent qu’on peut mettre en exergue dans un autre service, ou dans un autre établissement, un autre pays, … C’est celle qui contribue à l’employabilité des personnes.
Le dialogue social est la clé de la démocratie, elle sous-entend que l’information est partagée, et que les choix sont possibles, en connaissance de cause.
Si le dialogue social doit prendre des prétextes tels que la hausse des salaires pour trouver sa raison d’être, c’est qu’il y a un fossé entre le syndicalisme et la réalité, les rôles ne sont pas partagés. Les salaires ne sont qu’une des données (importante malgré tout) à prendre en compte.
Tristan Bernard écrivait : « Il ne faut pas partager le monde entre les gens qui mentent et ceux qui disent la vérité, mais entre ceux à qui l’on dit la vérité et ceux à qui l’on est obligé de mentir ».
Obligé de mentir… seulement si on ne réinstaure pas une communication fondée sur l’information et la formation…
Ci-dessous un petit reportage de 3 minutes que je vous invite à consulter au sujet de la dernière enquête de l’observatoire du travail BPI-BVA-l’Express sur le déficit de compréhension réciproque entre employeurs et salariés.