Magazine Humeur

Nicotine et Caféine

Publié le 19 avril 2011 par Rachraf
J’ai quitté la maison de ma tante après quinze minutes de la rupture du jeûne. Je voulais me rendre quelques part, mais finalement j’ai décidé de flâner. La rue était déserte et j’ai pensé à toutes ces personnes qui sont occupées à engloutir une très grande quantité de nourriture. Ce phénomène me fait tellement rire, on dirait que les personnes se préparent contre une famine qui durera des années et des années. J’ai marché durant cinq minutes et je me suis trouvé devant un café « Dali », j’ai remarqué que les serveurs ont été surpris de voir une personne qui débarque vingt minutes après le ftour. J’ai tiré une chaise et j’ai allumé une cigarette, j’attendais qu’une personne prenne ma commande, mais tout le monde a été trop occupé a manger, enfin c’est leur droit légitime me disait la petite voix qui raisonnait dans ma tête. À force d’attendre un serveur, j’ai commencé à sentir l’ennui, c’est pour cette raison que j’ai commencé à monologuer. Quel est le meilleur moyen de combattre l’ennui ? Ah! je me souviens que quand j’étais gamin, je marchais tout seul et je pensais à une série d’événements, des fois je me trouvais dans une jungle en train de construire mon propre univers, ou je pensais à des projets… Une voix douce me tira de mes rêveries. Personne ne vous a servi ? « Non, mais je comprends qu’ils sont trop occupés. » « Qu’est-ce que je vous sers ? » « Un Expresso et un verre d’eau bien glacée. » Ma voix était sèche, comme si je venais de donner un ordre à la serveuse, mais ma réaction avait un seul but c’est que je retrouve ma solitude. J’ignore pourquoi j’ai repensé à mes propos que j’ai avancé hier sur l’existence du bon Dieu ou plus exactement en ce qui concerne ma foi, j’ignore toujours le but de la création de cet univers. Je me demande pourquoi le bon Dieu a crée l’homme et Dieu a engendré son pire ennemi. Je me demande si Dieu savait que le diable allait refuser de se prosterner devant Adam, ou bien Dieu le savait. J’étais tellement absorbé par cette idée que je n’ai pas vu venir la serveuse, et le claquement de la sous-tasse contre la table me fait sursauter. La jeune femme a sourit, puis elle m’a demandé si j’avais besoin d’autre chose. « Non, merci. » « Vous êtes sur qu’un seul café suffit ? » « Absolument. » « Vous voir à cette heure ci, me fait penser que vous n’avez pas manger… » « Je vous remercie de me l’avoir proposer. » La jeune femme me répondit avec un sourire et elle s'en alla. La porte vitrée s’est ouverte et une silhouette assez maigrichonne entra. J’ai aperçu une jeune femme qui portait un jean bleu et un pull blanc avait réussi a attiré mon attention, peut-être que son regard mélancolique qui m’a attiré envers elle. Elle s’est installé à quelques table de la mienne et avec un geste nerveux elle tira une cigarette, les yeux rivés sur l'écran de son téléphone, elle commença a tapoté sur les touches à une vitesse incroyable, au bout de quelques secondes elle s’arrêta puis elle alluma sa cigarette. Son comportement étrange à su captivé mon intention, mais j'ai replongé dans mes pensées. j’ai commencé cet interminable rituel qui est de me questionner sans trouver des réponses ou peut-être que je cherche à les éviter. J’étais à la rechercher d’un moyen de divertissement, mais je n’avais ni journal ni pc, donc je ne pouvais pas m’occuper et le seul moyen était de replonger dans une conversation avec mon ego. Je m’installe enfin dans mon fauteuil. Mes gestes s’enchainent et la clope enfin sur mes lèvres m’apaise. J’échappe en quelques instants à mon monde, je sens le besoin de me retrouver. Personne apparemment dans le café à part, personne n'est disponible pour me servir. Les serveurs sont occupés à se rassasier après une longue journée de jeûne. Le client est roi dit-on, ma souveraineté attendra un moment. J’aperçois un jeune homme à l’allure sobre, noyé dans ses pensées et dans la fumée de ses Gauloises. Il semble loin, pourtant il n’est qu’à quelques tables de moi . A quoi songe t il ? Il a l’air seul sur son fauteuil comme dans la vie . Il me regarde étrangement, je présume, qu'il se poser la même question que moi . Qu'est-que cette personne pourrait elle faire ici à cette heure ci ? Quand le reste de la population est entouré de pitance abusée sensée leurs redonner des forces , quand elle oublie que le but de ce mois est de sentir la pauvreté . Leur abstinence n’a alors d’effets que sur leur égo leurré par cette envie de ressembler et par cette peur d’être différents. Les tables d’un quartier huppé marocain au moment du Ftour pourrait nourrir un petit village désenclavé comme il y en a des centaines dans les régions pauvres du pays, à quelques kilomètres de leurs somptueuses demeures qu’ils ont construit pour oublier les autres ,sous le ciel . Les uns ont tout , les autres manquent de tout « O kolna mgharba ». La notion du partage disparait et le sens de l’équité ne semble préoccuper personne . Les regards de cet homme sont de plus en plus examinateurs et de plus en plus méprisants . Il doit se dire que j’attends quelqu’un pour un rendez vous important ou pour un rendez vous galant ou que je suis là pour trouver de la compagnie . Pourquoi ne se mêlerait il pas de ce qui le concerne pourquoi n’en ferais-je pas autant ?La rencontre de l’autre nous enrichis je pourrais apprendre des choses si la discussion se déclenchait .L’autre ,aujourd’hui est source de crainte . J’ai l impression de baigner dans la gélose d’une boîte de Pétri .Depuis son oculaire il n’arrive pas à me classer . Serais-ce difficile pour lui de croire que je suis là pour peut être les mêmes raison que lui ? Que moi aussi je prend des cafés seule pour lire ,pour écrire  , pour fumer tranquillement loin des yeux de mes parents que cela pourrait choquer .Je pense qu’ils seront plus clément que cette société ,que cet homme au fond de la salle qui n’en pense que du mal . Je sais que son préjudice ne m’atteint pas .Mais je sais que son préjudice ne devrait pas exister . Ma liberté dérange .Il aurait préféré que je ne sois pas là. C’est un endroit est public et on est égal devant le droit d’y être .Les articles de la déclaration universel ,qu’est ce qu’il en fait ? Mon jeans troué et ma chevelure peu commune laisse entrevoir une révolte .La comprend t- il ? je suis révoltée que ma présence dans cet endroit soit une attraction nourrie par son imagination probablement ideuse. Je voudrais lui crier au visage que ma présence n’est pas pour lui .Qu’elle m’appartient . Je n’arrive pas à déchiffrer ses mots qu’il ne dit pas. Qu’il me laisse tranquille .Je l’oublie . Une légère brise m’éloigne de tout ce que je viens de ressentir et je m’imagine loin de ce regard .Je suis emportée par mes pensées vers mon enfance quand je ne me poser pas ces questions. Quand tout était simple et ou je n’imaginais surement pas que jeune femme j’aurais à subir ce regard mal sain .En y repensant, des souvenirs amers reviennent à ma mémoire .Cette période magnifiquement douce de la vie ,n’est parfois ni douce ni magnifique ,quand la bêtise humaine est infinie . Déjà enfant dans la rue mon corps m’attirai des ennuies . A peine arrivée à l’âge de la puberté ,ma poitrine abondante à l’époque attirait les regards des hommes , j’assumais ceux des gamins de mon école ,mais dans la rue j’avais peur . Peur des hommes que je voyais en monstre , leurs paroles et leurs esprits ignobles m’agressaient . Misérables et Choquantes , leurs insinuations sexuelles me faisait fondre en larmes Pourquoi j’avais à subir ca ? Je ne le comprendrais jamais . Serais-ce parce que je suis un sexe gentil .Excusez moi de ne pas être un sexe , je suis quelqu’un et je ne suis pas gentille devant l’animosité . Le quotidien d’une fille au Maroc n’est pas toujours rose rose. Je suis certes plus forte pour les affronter aujourd’hui . Rien de ce qui émane de leur souille mentale ne m’atteint .Mais en grandissant cette peur envers la gente masculine s’est transformée en dégout profond enfoui en moi et surgit à chaque déception amoureuse .J’oublie vite je tourne la page facilement et je suis seule . Mes déceptions je les avalent ,je m’en nourrie et j’en fais de la matière fécale . Gamines on aime jouer à la poupée ,on prend soin de Ken . Quand on découvre avec le temps que dans la tête de Ken ont est une vraie poupée dont il ne prend pas vraiment soin ,ça ne devient plus très drôle. La salle se remplie les gens arrivent .Je demande un autre café à la demoiselle .Je suis transportée vers une scène du passé .

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