L'histoire: "Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari qui a eu le mauvais goût de mourir trop jeune. Bibliothécaire de métier, et citadine pragmatique, elle vit dans un appartement tout blanc, très tendance. Au cimetière, elle rencontre le mec de la tombe d'à côté, dont l'apparence l'agace autant que la tombe avec sa stèle tape-à-l'oeil. Depuis le décès de sa mère, Benny vit seul à la ferme familiale avec ses vingt-quatre vaches laitières. Il s'en sort comme il peut, de façon assez rustique, et grâce à une bonne dose d'humour et d'autodérision. Chaque fois qu'il la rencontre, il s'énerve contre la 'Crevette' qui occupe le banc au cimetière avec lui, avec son bonnet de feutre et son petit carnet de poésie. Rien, a priori, ne rapproche ces deux-là, et pourtant, il suffira d'un sourire qui éclate simultanément sur leurs lèvres, pour qu'ils soient tous deux éblouis. C'est le début d'une histoire d'amour assez cocasse. Ils sont tout le contraire l'un de l'autre. "
Les premiers mots sont déjà pas mal plus musclés que ceux de mon livre de bus précédent:
Méfiez-vous de moi ! Seule et déçue, je suis une femme dont la vie sentimentale n'est pas très orthodoxe, de toute évidence.
J'ai lu les quelques premières pages debout dans un bus bondé, avec un chauffeur fou qui tentait d'y caser le plus de monde possible et ne cessait de nous répéter de "move to the back of the bus", ce qui devenait de plus en plus impossible, à moins de nous asseoir sur les genoux des gens assis. Tiens, pourquoi pas, remarque.
Et depuis, chaque matin et chaque soir, je monte dans le bus avec un sourire aux lèvres, anticipant les quelques minutes de bonheur qui m'attendent. Des citations qui font frissonner, je pourrais vous en donner à la pelle, elles fleurissent à chaque page. La passion qui manquait à Lapeyre éclate dans ce livre, enrobée dans un texte poétique mais pas mièvre. On sent vite que la fin ne sera pas forcément celle d'un conte de fées, cependant, plus j'avance et plus ça devient compliqué de le lire dans le bus, le sourire fait places aux larmes qui me montent aux yeux de plus en plus facilement.
"Il ne m'avait pas seulement fait tourner la tête, il lui avait fait faire plusieurs tours sur elle-même jusqu'à ce qu'elle se détache. Je la tenais comme un ballon de baudruche dans une ficelle pendant que mon corps se vrillait et se vautrait. Des heures durant."
À noter: Il paraît que le livre a été adapté pour le théâtre et qu'une version cinématographique est en préparation. À suivre...