Rétrodesign

Dans les années 80, il y avait ceux qui séchaient les cours pour jouer au flipper au troquet du coin, et ceux qui avaient un Commodore 64 et restaient après les cours pour échanger des programmes BASIC avec le prof de math.

Avec ses 64 Ko de mémoire (!) et sa carte graphique 16 couleurs (!!), le Commodore 64 pouvait prétendre concurrencer l’Apple II et même le Goupil (!!!) en étant beaucoup plus accessible, parce qu’on pouvait le brancher sur une simple télé en guise de moniteur.

Il disposait aussi d’une sortie pour le magnétophone à cassette, qui permettait d’enregistrer les fichiers sur bande (!!!!), ainsi que d’une imprimante matricielle (!!!!! … et j’arrête les exclamations).

Ce bijou de technologie était doté d’un traitement de texte (GeoWrite) et d’un outil de dessin (GeoPaint) mieux que MacWrite et MacPaint. Et puis Commodore est sorti du cercle des programmeurs du dimanche quand des éditeurs ont conçu les premiers jeux vidéo pour Commodore. Des petits bonhommes aux têtes carrées luttaient contre des extraterrestres triangulaires et toute la famille découvrait le top de la technologie moderne.

Electronics Arts s’est bâti sur le succès de « Pinball Construction Set » (PCS) pour Commodore 64, réunissant sur ce jeux les ados qui jouaient au flipper dans les cafés et ceux qui jouaient au flipper sur Commodore 64.

On estime qu’il s’est vendu entre 17 et 23 millions de Commodore 64 dans le monde, et puis la marque a disparu, laissant la voie libre à Compaq, l’étoile montante.

Nostalgiques et boutonneux séchez vos larmes ! Commodore 64 est revenu !

Dans son design original de clavier boursoufflé aux touches démesurées, en couleur chair et chocolat, Commodore 64 reprend du service après 25 ans d’absence. Commercialisé en petite série depuis janvier, le stock a été si vite épuisé qu’une production de masse a démarré.

Vous pouvez passer vos pré-commandes sur le site Commodore USA, lui aussi complètement rétrodesigné (où vont-il chercher ces polices !). Ils livrent « Worldwide ».

L’ordinateur sera fabriqué en Floride, non en Chine, pour faire honneur à la marque « made in USA » et faire renaître la flamme. Mais s’il garde son numéro, le nouveau Commodore a fait exploser sa RAM de 64 Ko pour adopter les dernières technologies : 4 Go de mémoire, 1 To de stockage, et un processeur Dual Core. Comme la « New Beetle », la nouvelle coccinelle de Volkswagen, le moteur du nouveau Commodore a plus de pêche.

La mode du « rétrodesign » avait déjà touché pas mal de domaines, mais pas encore l’informatique. L’industrie du futur par excellence n’a pas l’habitude de regarder en arrière. Le nouveau Commodore 64 nous rappelle que même le futur devient vieux.

Tout ça ne nous rajeunit pas !

PS. Et comme c’est le printemps, je fais le ménage et je rétro-designe ce blog à son blanc d’antan. J’espère que vous y apprécierez une meilleure lisibilité, pour le temps qui lui reste à vivre (c’est vrai, c’est devenu un peu ringard les blogs non ? Faut que je Tweete davantage moi).