de Françoise Allard aux éditions pré # carré
« Il me semble que je ne comprends pas ce qui se passe, je te console, mon corps fait les gestes qu’il faut, des gestes sans tête. L’essentiel est que tu ne pleures plus, que tu ne sois pas triste. Je ne saisis pas encore que, à ce moment précis, nous avons été dépossédés de tout ».
Voilà l’écriture de Françoise, belle, douce, mélodique et poétique. L’auteur raconte la perte de son époux, emporté en quelques mois par un cancer. Elle raconte la vie passée, la maladie, l’après. Comment survivre à la disparition d’un être cher ?
J’ai aimé chacun des mots qui coulent dans un rythme harmonieux, sans rien de trop. Il est si difficile de faire le deuil d’une personne que l’on a profondément aimé. Comment continuer sa route alors qu’une partie de nous est mort avec cet autre qui s’en est allé ?
Un récit plein de pudeur et une vraie belle histoire d’amour. Un livre qui se lit plus qu’il ne se raconte…
Ce livre c’est aussi une rencontre entre un auteur et un éditeur :
« Un soir, au Karkadé, un minuscule restaurant Egyptien de la rue Servan, Françoise me dit ne plus avoir écrit depuis bien longtemps, cinq années précisément. Je lui fis remarquer que cinq ans, c’était le temps passé depuis la mort de Jean-François, et, si je pouvais me le permettre, je lui suggérais d’écrire cette histoire-là, son histoire, leur histoire… Je lui donnais comme un format, une mesure : “Vois-tu, une centaine de textes brefs, pour écrire avant, pendant, et après…” Je ne mesurais pas alors que je lui parlais d’avant, pendant, et après la mort. C’était un travail difficile, je le pensais en rentrant chez moi ce soir-là, je m’inquiétais de la lourde responsabilité que j’avais prise, et de la difficulté de la tâche ainsi, et peut-être bien légèrement confiée… Suffit-il de parler ? Je ne savais… » Hervé Bougel
4e de couverture :
Il y a deux rangées à mon collier de souvenirs. Il y a le sautoir dansant des perles d’avant ta maladie, collection de moments en bordures de terres, en bordures de mers, en bordures de temps. Et puis, plus près du cou, il y a la rangée des choses vécues, d’emblée, comme des souvenirs. C’est le collier étrangleur, notre collier de désastres, et ses dernières billes, précieuses.
Françoise Allard est née en 1954 à Roanne, elle vit à Saint-Martin d’Uriage, non loin de Grenoble.
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94 pages – 14 euros
On a envie de dire, merci Hervé et Françoise pour ce livre si sensible et si beau...