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LE POÈTE
Tu penses que c’est un travail ?
Mais c’est l’insouciance de la vie.
Prendre quelque chose à la musique
Puis, en riant, le donner comme sien.
Loger dans de certains vers
Le joyeux scherzo de quelqu’un,
Jurer que son pauvre cœur
Pleure parmi l’éclat des champs.
Écouter ensuite la forêt,
Les pins, qui semblent se taire,
Jusqu’à ce que partout s’élève
Le rideau épais du brouillard.
Je prends à droite et à gauche
Et même, sans me sentir coupable,
Quelque chose à la vie retorse,
Et tout, au silence de la nuit.
Anna Akhmatova, Course du temps, in Requiem | Poème sans héros et autres poèmes, Gallimard, Collection Poésie, 2007, page 313.
Анна Андреевна Ахматова
Source
■ Anna Akhmatova
sur Terres de femmes ▼
→ Réponse tardive, 16 mars 1940
→ (dans la galerie Visages de femmes) Quatrième élégie du Nord
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur Terres de femmes) Marina Tsvétaïeva | J'aimerais vivre avec vous (Pour Akhmatova)
→ (sur Esprits nomades) Anna Akhmatova | L’icône de la souffrance russe
→ (sur ImWerden) Anna Akhmatova disant à voix haute des poèmes issus du recueil Requiem [archive sonore de 14 min 37s]
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