Magazine Humeur

Le travail c'est la santé

Publié le 26 avril 2011 par Almiragulsh @DBEDF
J'ai la meilleure excuse du monde pour ne pas être passée ici depuis des lustres.
J'ai trouvé un travail.
Hé ho doucement toi là bas au fond... je te vois déjà sortir la bouteille de champ' et les cotillons... ne sois pas si pressé...
J'ai dit que j'avais trouvé un travail. J'ai pas dit que c'était la bamboula dans ma vie.

Le travail c'est la santé

allez! au turbin, flemmarde! 


(tu peux ranger les cotillons, mais laisse quand même le champagne dehors, ça peut toujours servir)
C'est le problème avec les chômeurs: ils ne sont jamais contents.
Tant qu'ils n'ont pas de travail, ils se lamentent pendant des mois sur leur sort. Ils crachent sur la main qui les nourrit.  Ok, qui devrait les nourrir si toutefois leur dossier n'avait pas été perdu, puis retrouvé mais en attente de l'extrait de naissance de la cousine par alliance du facteur du domicile occupé en 1992, puis reperdu puis en attente d'un certificat médical d'aptitude à la pratique de la lutte gréco-romaine, puis reperdu puis en attende d'une enveloppe suffisamment affranchie pour envoyer un parpaing à Toronto, puis perdu de nouveau et ainsi de suite.
En attendant qu'un emploi leur tombent tout cuit et aux petits oignons dans l'assiette, les chômeurs tournent et virent dans leurs appartements comme autant de lions attendant leurs entrecôtes et leurs piqûres d'hormones au zoo municipal de Saint Trifouilli sur Rivière. Ils tournent au point de donner la nausée à la petite mamie d'en face qui passe tout son temps libre à les espionner. Ils deviennent incollables à Motus. Leurs ongles sont peints à la perfection. Ils ont pris un abonnement à la piscine et un autre à la bibliothèque parce que c'était gratuit mais n'y vont pas parce que c'est loin et fatiguant. Ils sont incollables en macramé, scoubidous et bracelets brésiliens. Les chômeurs s'ennuient tellement qu'ils savent à 200 près combien ils ont de cheveux sur la tête.
Il arrive même que les chômeurs disent un truc du genre: "je suis prêt à prendre n'importe quoi, même si c'est qu'alimentaire, ne serait-ce que pour avoir la sensation d'être utile".
Tu parles Charles...
Le chômeur est un fieffé ingrat. Il semble se avoir pris goût à son inactivité. Ses sursauts de conscience citoyenne ne sont en réalité que de la poudre aux yeux. Passer ses journées vautré sur son clic clac en regardant Direct Star (élue unanimenent par moi même meilleure chaine de la TNT) et en grignotant les Monaco qu'il aurait du garder pour le jour ou il trouverait un travail semble finalement très bien lui convenir. Qu'importe si au final il ne participe pas à l'effort de guerre, il préfère pouvoir rester en pyjama jusqu'à 16h24. Qu'importe si son salaire de flemmard lui est payé rubis sur l'ongle par ceux qui se lèvent tôt pour aller au turbin.
Un jour, le chômeur trouvera enfin un travail. Et il sera pas content.
Et oui, il semble que le chômeur s'estime en position d'avoir des goûts fastueux. Et oui... le chômeur veut du travail. Mais de préférence un CDI, dans son secteur, à temps complet, et avec une rémunération à hauteur de ses compétences. Et pourquoi pas des tickets restau et cinq semaines de congés payés par an tant qu'on y est?
Il suffit que le chômeur ait de nouveau une raison de mettre son réveil et de prendre une douche le matin pour que sa nature démoniaque se révèle. Parce qu'il faut savoir que le chômeur à force d'inactivité a muté: il est passé d'humain lambda à cro-magnon dépressif, s'exprimant par grognements monosyllabiques. Tant qu'il reste la plupart de son temps isolé dans sa caverne, la transformation reste facile à camoufler. Mais dès qu'il doit se confronter de manière quasiment quotidienne au monde de dehors, ça devient évident: le chômeur à un carafon de merde, et il est jamais content. Alors qu'il n'y a aucune raison évidente à tant de mauvaise humeur, nous sommes bien d'accord.
Et donc, quand le chômeur trouve un job, un cdd à temps partiel, payé en cacahuètes, à des années lumière de ce qu'il rêve de faire, il se permet en plus le luxe d'être pas content, et (ô comble du comble) de râler, voire même de FAIRE LA GUEULE. Et ce bien qu'il sache pertinemment que si son job ne lui plaît pas, il n'a qu'à partir, ils sont des dizaines à vouloir prendre sa place. Surtout en période de crise.
On l'aura compris, il ne s'agit pas de la nouvelle du siècle, mais j'ai trouvé un travail. Qui ne me plaît que très moyennement. Qui ne colle que fort peu avec mon CV. Pour une durée limitée. Pour un salaire d'une densité hors du commun, défiant toutes les lois de la physique, tellement il plafonne bas. Et au lieu de me réjouir, je songe très fortement à convertir ma paye mirobolante en troupeau de chèvre afin d'aller faire du fromage dans le Larzac en me laissant pousser la barbe ...
Si le travail c'est la santé, à se compte là, je crois que je préfère encore être malade...
(sinon, ça va hein, il parait que c'est le printemps, je vais enfin me raser les mollets)

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