A l’heure où la politique devient plutôt un pugilat qu’autre chose, il devient important, voir urgent, de dire aux uns et aux autres que ce n’est pas en menaçant ou en intimidant qu’il y aura un résultat positif. L’Afrique, en matière de démocratie vient de démontrer, en Côte d’Ivoire, comment la méconnaissance des règles de l’art, la xénophobie, le racisme et les intérêts personnels gouvernent la pensée. Or, en réalité, dans ce pays africain, il s’agissait simplement d’une lutte entre la Françafrique de gauche contre celle de droite. La dernière a gagné et le reste n’est que verbiage vaseux.
On peut ainsi suivre l’obsolescence d’un candidat battu dont les supporters, probablement tétanisés et déçus, s’en prennent à tout ce qu’ils considèrent comme ennemi en place et lieu d’adversaire. Hélas, ce n’est pas la fin du monde et la vie reprend, doit reprendre son cours, après une défaite. Il serait utile, plus important de comprendre les raisons de sa défaite au lieu de prendre en otage ceux qui ne partagent pas votre point de vue. Leçon de chose ? Beaucoup ont des oeillères et ne veulent pas voir la vérité en face. Ce déni les perd dans les bas-fonds de l’indécence…
Plus de légèreté maintenant. Les pro-Gbagbo viennent de réitérer devant la face du monde, leur étrange défaite. Pour peu que vous soyez dans le vrai, ils vous accusent d’ être de l’autre camp. Que nenni. La mission consiste donc à leur faire avaler la pilule, soit-elle amère. On les comprend. Ils ont besoin d’un peu d’agrobioscience. Normal, on parle bien de digérer sa défaite, non ? Cette expression du langage populaire est tirée de la gastronomie. Elle n’est pas dénuée de bon sens. Elle passe indubitablement en gastrite, d’autant plus que la victoire des adversaires est savoureuse alors que la défaite apporte l’aigreur. Et par conséquent, la digestion est difficile. Fichtre.
Voici venu le temps de « digérer » la défaite gbagbiste. Une métaphore alimentaire qui, au pays des éléphants, ne plaira pas à tout le monde. C’est ainsi. Sur le versant physiologique, le mangeur devient ce qu’il consomme. Ceci est vrai du point de vue objectif; les nutriments devenant pour certains – notamment les acides aminés –, le corps propre du mangeur, mais ceci est vrai également d’un point de vue subjectif, imaginaire. En effet, le mangeur croit ou craint, dans un mécanisme qui relève de la pensée « magique », s’approprier les qualités symboliques de l’aliment le principe: « je deviens ce que je mange ».
La propagandastaffel des perdants est passée par là. Ils l’ont mangé, bu, assimilé pendant dix ans. Aujourd’hui donc, alors que la Côte d’Ivoire a besoin de paix, d’amour, d’échange, qu’est-ce qu’on nous sert ? Des images d’horreur triturées, falsifiées. Le mensonge abyssal. Le déni. Quand on est allergique aux graminées par exemple, ou même au pollen de cyprès, aussi, (défaite et vérité ici), il faut consulter, faire un test, pour éviter l’asthme et/ou politique dans notre cas. Restez positifs !
Yako !