Magazine Journal intime

Du plaisir de faire des travaux en famille

Publié le 28 avril 2011 par Fyfe
Mon père est un bricoleur-né.
Un bricoleur-né méticuleux, pour être plus juste.
OK, en vérité, c'est un bricoleur-né dont la maniaquerie touche au pathologique sur ce sujet.
Il a construit la plus grosse partie de sa maison lui-même, et d'une manière générale, dans la vie, son plus gros hobby est de tout casser pour construire autre chose, n'importe quoi, on s'en fout, ce qui compte c'est les 4 mois de préparation mentale qui vont l'occuper nuit et jour, et les 4 mois de chantier qui suivront.
Dis comme ça, ça peut paraître un atout dans une famille.
Notamment quand on achète un appartement dans lequel on prévoit quelques menus travaux.
Moi je le voyais bien en chef de chantier, genre à coacher les ouvriers (= les emmerder jusqu'à la lie pour qu'ils refassent tout parce que c'est pas assez bien fait).
Mais non, lui, il se voyait les mains dans l'enduit, plutôt.
Soit. Je suis une fille concilliante (surtout si ça me fait économiser un ou deux mois de salaires).
De mon côté je suis à peu près aussi douée pour le bricolage qu'un parcmètre pour la séduction.
En revanche, je suis forte en plans.
(A l'occasion je vous parlerai de mes plans pour sauver le monde, l'environnement, et le cerveau de Frédéric Lefè*bvre (ma confiance en moi n'a aucune limite)).
En l'occurence, le plan était donc :
  • lessiver
  • pleurer sur ses courbatures
  • détapisser
  • pleurer sa manucure
  • faire les sous-couches là où c'était strictement nécessaire
  • pleurer la mort de toute sensation physique
  • une petite couche de blanc sur 90% des murs
  • pleurer la fin des petites surfaces parisiennes (franchement, autant de mètres carrés, autant de murs, est ce bien utile ?)
  • des pointes de couleurs (2 couches)
Le tout en 15 jours, dont 5 jours en solo pour le fou du pinceau qui me sert de père.
Au début, j'étais confiante.
Et puis, tout s'est rapidement dégradé pendant les fameux 5 jours.
Ça a commencé par un appel raté, et un message sur mon répondeur, à 9h du matin:
"Dis, c'est papa,  j'me souviens plus, dans votre chambre, le radiateur qui est sur le mur rouge, je le peints ou vous le laissez en blanc ?"
Ok ok.
Alors petit tour sur eux mêmes de mes neurones : il est 19h quand j'écoute le message, je n'ai aucun souvenir d'avoir choisi du rouge, et le mur à peindre en couleur n'a pas de radiateur.
Ouaip. Méticuleux le papa, mais très légèrement étourdi (et daltonien).
Puis, je ne sais pas, le démon de la peinture s'est emparé de lui, les petites couches de blanc juste pour rafraîchir se sont transformées en sous - couches + double-couches, les tuyaux, huisseries, plafonds, et extérieurs de fenêtres y sont passés, les aller-retours au magasin se sont succédés pour acheter encore et encore de la peinture, et quand je suis rentrée 5 jours plus tard, et bien je n'avais plus qu'à constater :
  • à quel point mon appartement serait le plusse mieux peint de la terre
  • la perte de volume de mon gai logis (estimée à 10%) du fait de la sur-épaisseur de peinture
  • le léger problème de timing auquel nous avions à faire face (doux euphémisme pour évoquer le gigantesque retard, et la perspective de continuer à peindre pendant de longues journées au milieu des cartons pas défaits)
Croyez moi ou pas, mais quand j'ai dit à mon père que s'il voulait être payé il allait falloir mettre les bouchées doubles, ça ne l'a pas fait rire.

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