Le style est le même. Le procédé littéraire également (chaque chapitre est le récit vu par l'un des protagonistes et alternativement) et je l'ai même trouvé encore plus frappant que dans "Les larmes...". Peut-être à cause du sentiment que j'aurais pu écrire ce livre tellement je m'y suis reconnue psychologiquement...
C'est donc l'histoire d'une femme plutôt maigrichonne et pâle qui pleure consciencieusement son mari au cimetière toutes les semaines et, toutes les semaines, un type vient sur la tombe de ses parents juste à côté pour la fleurir, l'ornementer.
Il la surnomme "la femme beige" car elle est pâle, blonde et qu'elle porte des vêtements de couleur claire. Elle le surnomme "le forestier" car sa casquette très moche est brodée de ce nom. Ils se méprisent et, forcément, tombent amoureux.
Ce sont deux âmes vivantes, avec des envies mais vidées de passion or, à ce contact mutuel, la passion naît et les habite.
Mais une fois encore, Katarine Mazetti n'aime pas les sentiers rabâchés des histoires d'amour.
Désirée veut un enfant mais un homme dans sa vie ne semble pas obligatoire. Elle aime la décoration moderne, les livres (elle est bibliothécaire), le théâtre et l'opéra. Elle ne sait rien faire de ses dix doigts.
Benny est fermier et voudrait bien une femme et des enfants pour perpétuer la tradition familiale et parce que c'est dur d'être seul à tout gérer.
Il aime bien les tableaux au point de croix de sa maman, la bonne cuisine familiale, les films faciles et drôles.
Alors, forcément, tout cela crée des étincelles. De belles étincelles car c'est une belle histoire mais les étincelles sont aussi le signe de courts-circuits, de conflits...
A la lecture, j'oscillais en permanence entre l'envie d'une happy-end qui aurait ravi mon petit bout de cerveau resté midinette et mon pragmatisme habituel qui me faisait dire que si elle faisait une happy-end de cette histoire, je serais plus que très déçue !
Alors, bien sûr, ça n'a pas été sans me rappeler certains évènements et mes réactions, mes interrogations qui en avaient découlé (je vous ai dit que j'aurais pu l'écrire !).
Par moments, j'avais comme une pierre qui tombait au creux de l'estomac en lisant les chapitres où Désirée s'exprime et puis, je passais au chapitre de Benny et je me disais que, définitivement, cette femme (l'auteur) est pleine de bon sens...
On attend, on appréhende, on se réjouit, on grince des dents, on a envie de foutre le camp puis de se blottir dans de grands bras...
Les chapitres s'enchaînent sans qu'on s'en aperçoive, avec facilité et plaisir.
Pas sûre, en revanche, de lire "Caveau de famille" qui est la suite... J'ai refermé ce roman avec un peu d'amertume au coeur et beaucoup d'incertitudes et, finalement, ça me va plutôt bien...
Je ne sais pas si j'apprécierais qu'on me donne des certitudes, l'amertume serait peut-être encore plus forte alors.
A bientôt !
La Papote
PS : Les droits du livres ont été acquis par Patrick Braoudé en vue d'une adaptation cinématographique... A suivre !