Ne dit-on pas souvent que, « A vouloir trop gagner l’on perd » ? Cette maxime de Jean de la Fontaine s’applique bien au général autoproclamé Ibrahim Coulibaly dit « IB ». Le chef du « commando invisible » qui avait mis à mal les miliciens pro-Gbagbo à Abobo jouait gros. La fin de ce sergent-chef et ex-putschiste reconnu, met un terme à la division au sein des pro-Ouattara. La guerre des chefs tant redoutée au sein des nouvelles autorités après l’arrestation de l’ancien président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo, n’aura plus lieu.
Comment Alassane Dramane Ouattara peut-il se passer de ce jeune homme qui aura bientôt 39 ans et dont le destin est plutôt gracieux avec bien sûr, un parcours atypique fait de trahisons, de violence et surtout de stratégies finalement gagnantes ? Guillaume Kigbafori Soro (né le 8 mai 1972 à Kofiplé, sous-préfecture de Diawala, dans le département de Ferkessédougou au nord), marque des points. Ancien porte-parole de la rebellion initiée par son frère et ex ami « IB », tous fils de Bouaké dans le nord, le voici propulsé grâce à sa force militaire, plus que jamais sur le devant de la scène.
Le Che comme on le surnommait lorsqu’il était étudiant, ou encore Bogotha, s’est engagé politiquement très tôt. Il avait à peine 23 ans lorsqu’il prit de haute lutte, la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), de 1995 à 1998. Il fut alors régulièrement envoyé en prison à cette époque après des manifestations. C’est à cette période aussi, qu’il connut et supplanta Charles Ble Goudé son ancien ami et ex ministre gbagbiste de la Jeunesse. Les hommes de Guillaume Soro ont donc eu raison d’Ibrahim Coulibaly, invité à déposer les armes et à rencontrer le président Ouattara, rendez-vous qu’il boycotta…3 fois, pour faire monter les enchères. Hélas, mal lui en a pris, il s’est aventuré vers une issue fatale.
Les populations des quartiers d’Abobo et d’Anyama semblent se réjouir de cette fin tragique. Au début de la crise post-électoral, la zone était constamment matraquée par les forces pro-Gbagbo. Son tort ? Être vu comme pro-Ouattara. Le dernier chantier qu’il reste au premier ministre et ministre de la défense Guillaume Soro, c’est le quartier tentaculaire de Yop et/ou Yopougon. Il a donné un dernier avertissement au dernier carré des irréductibles de Laurent Gbagbo. C’est vrai qu’on peut se demander pourquoi ils luttent encore alors que leur chef est pari pour un futur en pointillé, dans un emprisonnement qui sera sans doute long…