Je m’appellerais Jean-Baptiste, alias JB, je n’en mènerais pas large. Heureusement qu’en Afrique, JB, cela désigne plus sûrement une marque de Whisky, même dans les pays où l’islam est officiellement la religion majoritaire.
Car IB est mort. L’assassin de HB a-t-il conseillé son ami ADO ? En tout cas, la presse française, qui fit ses choux gras de la situation en Côte d’Ivoire, n’en dit mot ce matin. Il m’a fallu consulter les sites ivoiriens pour apprendre, avec stupéfaction, que l’ex-putschiste, ex sergent autoproclamé général du commando invisible, celui qui se cachant dans le quartier d’Abobo pour lancer ses attaques, provoquait celles de l’autre camp et permettait ainsi au brave ADO de dénoncer son sanguinaire ennemi à l’opinion publique internationale…
Mais voilà, IB n’était plus utile et on a choisit de l’exécuter. Comme HB. La vie d’un homme ne pèse pas lourd. Tant que le général IB était utile à la propagande du poulain du Fouquet’s club, on le laissait mener ses expéditions. Il pouvait bien se livrer à des exécutions sommaires, tant qu’il se chargeait de la sale besogne sans trop exiger, on le laissait tranquille. Mais depuis que le coup d’état a réussi, avec l’aide d’une armée dont le chef est lui aussi un poulain du fameux club pour lequel une vie humaine comptera toujours moins que quelques billets de banque, IB devenait trop encombrant.
La version officielle sera qu’il a ouvert le feu et que les troupes légalistes ont bien été obligées de riposter et, quel malheur, ce pauvre IB y a laissé la vie.
Dormez en paix, reclus de Neuilly ou Levallois-Perret, l’ordre règne de nouveau à Cocody, les milices de votre homme de main se sont emparées du dictateur rouge et l’homme de main a été exécuté. Le commerce colonial peut reprendre.
N’oubliez pas en retour de verser votre obole à la campagne de l’assassin de HB. Il vous a bien servi.