Tim Hetherington

Il y a des métiers fascinants. Comme celui de prendre en photo la guerre. Ce n’est pas une vocation, ou un rêve de gosse. En tout cas je ne l’imagine pas (« papa quand je serai grand, je ferais des photos de gens morts »). Ça ne s’apprend pas (« alors pour les cadavres, je recommande une lumière froide et une vitesse d’obturation lente »). Ça paye mal (« coco, pour ton augmentation, on en reparlera quand tu seras devant la caméra, pas derrière »). Et c’est dangereux.

Tim Hetherington est mort la semaine dernière à Misurata en Lybie, tué par une explosion.

Il était connu du grand public, pas tant pour ses photos que pour Restrepo, un remarquable documentaire qu’il avait tourné en Afganistan pour le National Geographic Channel, et qui lui avait valu une nomination aux Oscars en février dernier.

La plupart des autres restent inconnus. Et sans doute y en a-t-il d’autres qui se tuent au boulot. Une photo comme celle-ci pourtant (Libéria), nous en dit plus que les nombreux directs depuis l’hôtel Rixos à Tripoli.

Mais qu’est-ce qui peut bien faire lever ces gars là le matin ?