D’après Michel-Ange
Graveurs et copistes de la Renaissance au XIXe siècle
Giorgio Ghisi, Jérémie, détail, vers 1549, burin
Michel-Ange est un nom retentissant de notre culture, un artiste légendaire qui attire aujourd’hui les foules et transite, par le biais des images de ses créations, dans l’univers de la publicité et des médias.
Mais pour Michelangelo Buonarroti (1475-1564), la renommée ne se fait pas attendre : deux biographes, Vasari et Condivi, exaltent son talent au milieu du XVIe siècle, alors que ses réalisations suscitent déjà une floraison de commentaires et de reproductions sous différentes formes. Cette production considérable de copies, réalisées d’après les compositions du maître, est très représentée dans les collections de la Bibliothèque municipale de Lyon. Elle permet de retracer l’évolution même du phénomène Michel-Ange et le rayonnement de son style, grâce à la circulation d’estampes qui diffusent un peu partout ses pièces maîtresses, avant la généralisation des procédés photographiques.
L’exposition D’après Michel-Ange introduit ainsi à la réception de l’œuvre du grand artiste et invite, simultanément, à une relecture par étapes de son parcours. Les estampes de la Bibliothèque sont confrontées à d’autres supports et techniques de reproduction (dessin, moulage, peinture), avec un jeu de renvois qui montre souvent une dérivation indirecte d’après l’original michelangelesque (une « copie de la copie »), ou parfois en propose une réinterprétation personnelle.
Claudio Galleri
Commissaire de l’exposition
responsable de la collection d’estampes
BM Lyon
Michel-Ange en quelques dates
Giorgio Ghisi (d’après Marcello Venusti),
Portrait de Michel-Ange, vers 1564, burin
1475, 6 mars : Naissance à Caprese de Michelangelo Buonarroti, fils de Lodovico di Leonardo et de Francesca di Neri Miniato.
1487 : À Florence, Michel-Ange entre dans l’atelier des peintres Ghirlandaio.
1490-1492 : Il apprend la sculpture au jardin de San Marco, où il rencontre Laurent le Magnifique, qui l’accueille à sa cour.
1495-1496 : Il sculpte un Cupidon endormi et le fait passer pour une œuvre antique ; le cardinal Riario, admiratif, l’invite à Rome.
1498 : Il commence à sculpter la Pietà du Vatican.
1501-1504: Retour à Florence, où la République lui commande le David en marbre et la fresque de la Bataille de Cascina.
1505 : Le pape Jules II lui confie la réalisation de son tombeau.
1508-1512 : Michel-Ange peint le plafond de la chapelle Sixtine.
1513-1515 : Il sculpte les Esclaves et le Moïse pour le tombeau du pape.
1522-1534 : Il travaille à plusieurs reprises aux tombeaux des Médicis et à la Bibliothèque Laurentienne.
1529 : Michel-Ange est nommé gouverneur des fortifications de la République de Florence ; l’année suivante la ville capitule et il obtient le pardon du pape (Clément VII, de la famille des Médicis).
1535-1541 : Après le retour définitif à Rome, il peint le Jugement dernier.
1542-1550 : Michel-Ange réalise les deux fresques de la chapelle Pauline.
1545 : Le tombeau de Jules II est achevé.
1552-1561 : Il se consacre de plus en plus à l’architecture et surtout à la fabrique de la basilique Saint-Pierre.
1564, 18 février : Michel-Ange meurt dans sa maison de Rome.
Visite virtuelle
I. Graveurs et copistes : l'effort incessant de reproduire Michel-AngeII. Le dessin : création et passion
III. Sacré tourment IV. Sculpture in progress
V. La chapelle Sixtine : histoires d'un plafond
VI. Fragments d'un Jugement
I. Graveurs et copistes : l'effort incessant de reproduire Michel-Ange
« Leur labeur a été utile au monde… permettant à ceux qui ne peuvent voir l'original là où il se trouve de connaître les inventions et les styles différents des peintres… », affirme en 1568 Giorgio Vasari, évoquant le travail des graveurs. Le marché de l'estampe, prisé par les amateurs d'art, est en pleine expansion à Rome et le nom de Michel-Ange est souvent présent dans les catalogues des éditeurs Salamanca et Lafréri. Armés de la pointe rigoureuse du burin, les meilleurs spécialistes reproduisent ses œuvres, de Giorgio Ghisi (1520-1582) à Nicolas Béatrizet (vers 1515-1565), de Cornelis Cort (1533-1578) à Cherubino Alberti (1553-1615). Ironie du sort, Michel-Ange ne s'intéresse guère, au contraire de Raphaël et de son graveur attitré Marcantonio Raimondi, à cette entreprise de multiplication de l'image par les techniques de l'estampe.
Après un oubli de plus d'un siècle, Domenico Cunego (1724-1803) et plusieurs générations de graveurs vont rétablir un rôle institutionnel pour Buonarroti, génie universel et modèle incontournable dans l'apprentissage artistique. La collection historique de l'École nationale des Beaux-Arts de Lyon, conservée à la Bibliothèque municipale, illustre parfaitement cet attrait du « divin » Michel-Ange, divulgué et offert en albums d'images à l'usage des élèves : la gravure classique alterne avec la lithographie, jusqu'à la première photographie comme document d'art de Charles Marville (1813-1879) et d'Adolphe Braun (1812-1877).
Page d'un cahier de reproductions d'après Michel-Ange, composé par le peintre Paul Chenavard.
Philippe Soye, Crucifixion avec la Vierge et saint Jean, détail, vers 1568, burin.
M.lle Bès, Etude de tête N°12, vers 1838-1843, lithographie.
Informations pratiques
EXPOSITIOND’après Michel-Ange
Graveurs et copistes de la Renaissance au XIXe siècle
du 12 avril au 9 juillet 2011
La Galerie
bibliothèque de la Part-Dieu
ouverte
du mardi au vendredi de 10h à 19h
le samedi de 10h à 18h
L’exposition, les rencontres, visites sont en entrée libre et gratuite.
accès
30 boulevard Vivier-Merle 69003 Lyon
2 accès : entrée Viver-Merle / entrée Cuirassiers (Centre commercial)
métro : ligne B Part-Dieu
tramway : T1 et T3 Vivier-Merle
bus : C3 / 25 / 28 / 36 / 37 / 41 / 47 / 59 / 59E / 70 / 99
renseignements
Plus d’infos par téléphone au 04 78 62 18 00
ou par mail bm@bm-lyon.fr
Commissariat de l’exposition
Claudio Galleri, BM Lyon, responsable de la collection d’estampes
avec la collaboration de :
Alfa Arte, association culturelle ;
Anne-Sophie Pillot et Nicolas Garrec, Master Cultures de l’écrit et de l’image, ENSSIB-Univ. Lyon 2
Remerciements aux prêteurs :
Musée Fabre de Montpellier
Musée d'art et d'histoire-Cabinet des arts graphiques de Genève
Musée d'Art moderne, Saint-Étienne Métropole
Centre national des arts plastiques - Fonds national d'art contemporain
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Musée des Moulages - Université Lyon 2
Musée des Tissus et des Arts décoratifs de Lyon
Institut d’Art contemporain de Villeurbanne
Réalisation :
Sylvie Bouteille ainsi que l’équipe de montage des expositions de la bibliothèque
Amanda Allorge et Célinève Bosio : ateliers restauration
Didier Nicole : photographies - numérisation
Vanessa Fradet : site Web
Œuvres et documents présentés
voir la liste des œuvres et documents présentés
Michel-Ange, L'Esclave mourant,
moulage (Lyon, Musée des Moulages)
© Université Lyon 2, Musée des moulages / photo Didier Nicole.