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Le travail, le muguet, … et Kate

Publié le 01 mai 2011 par Fbaillot

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Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, nous nous retrouvons comme chaque année en ce 1er mai pour fêter comme il se doit les médaillés du travail.
Nous sommes les uns et les autres très attachés à cette fête du travail. Vous le savez, cette tradition doit en grande partie la place que nous lui donnons à un événement qui a eu lieu il y a tout juste 120 ans pas très loin de chez nous. A Fourmies, le 1er mai 1891, la police tire sur une manifestation d’ouvriers qui manifestent pour la journée de travail à 8 heures et la semaine de 48 heures. Depuis 1919, le 1er mai est une journée chômée et payée. Elle s’appelle officiellement la Fête du travail depuis 1948.
Celles et ceux que nous honorons aujourd’hui, comme chaque année, le savent fort bien : le travail est source de beaucoup de douleurs, en même temps que c’est un formidable moyen d’émancipation et de libération.
Beaucoup de nos concitoyens souffrent dans leur chair d’être privé d’un emploi décent. Ils n’ont pas du tout de travail, où ils sont dans la précarité parce qu’ils n’ont pas de contrat à temps plein, où ils sont sous-employés, en fonction des études qu’ils ont fait et des diplômes qu’ils ont obtenus. Une bonne partie des maux de nos sociétés vient de ce rapport au travail. Nous le voyons bien notamment dans les  tempêtes sociales qui soufflent sur le Maghreb : la jeunesse se soulève parce qu’elle ne suppporte plus d’être mise à l’écart en n’accédant pas à un emploi véritable. Et vous le savez, une bonne partie du malaise de notre pays vient du chômage de masse qui touche près de 10% d’entre nous, et notamment les jeunes à la recherche de leur premier emploi.
Notre commune bénéficie d’un contexte plus favorable et dans notre secteur nous sommes relativement préservés. Mais nous voyons pourtant les indicateurs grimper et par exemple le nombre de bénéficiaires des minima sociaux atteindre des niveaux importants.
Vous que nous récompensons aujourd’hui, vous le savez mieux que quiconque, vous qui y avez consacré une bonne partie de votre vie : le travail est une véritable contrainte, qui a notamment des conséquences sur notre santé, notre moral, on l’a vu encore récemment dans de grandes entreprises françaises. Des salariés ont attenté à leur vie parce que leur travail prenait toute la place, trop de place.
Mais le travail c’est aussi une partie de notre dignité de femme et d’homme. La société nous reconnaît par la tâche que nous y accomplissons, quel que soit notre niveau de responsabilité. Nous savons bien que le premier travail, la première fiche de paie, ce sont les éléments qui contribuent à l’indépendance à nos enfants, qui leur permettent de franchir les étapes de la vie. Nous savons bien que dans les zones particulièrement touchées par le chômage, les familles entières perdent les repères temporels, moraux qui sont les fondements du bien-être social, du partage et du vivre ensemble.
Je ne voudrais pas prolonger trop loin ces réflexions peut-être trop sérieuses pour un jour de fête, mais l’élu que je suis ne peut pas ne pas évoquer avec vous ces éléments qui nous préoccupent tous j’en suis sûr.
Alors je voudrais terminer plus légèrement par le muguet que nous associons à cette journée. Cette plante venue du Japon symbolise le printemps depuis le Moyen-Age. Les Celtes  lui accordaient des vertus porte-bonheur.
Le 1er mai 1561, il y a donc tout juste 450 ans, le roi Charles IX reçoit un brin de muguet en guise de porte-bonheur. Il décide d’en offrir chaque année aux dames de la cour. La tradition est née.
Le muguet, c’est aussi la fleur des rencontres amoureuses. Pendant longtemps, on a organisé un peu partout en Europe des “bals du muguet”. C’est l’un des seuls bals de l’année où les parents n’ont pas le droit de cité. Ce jour-là, les jeunes filles s’habillent de blanc et les garçons ornent leur boutonnière d’un brin de muguet.
Je vous l’ai dit tout à l’heure, dans toute l’Europe, sauf en Suisse et aux Pays-Bas, et dans une grande partie du monde, le 1er mai est un jour férié. Nos voisins britanniques qui se remettent ce week-end des festivités des noces de Kate et William ont une fois de plus trouvé la bonne solution pour se distinguer : chez eux la fête a toujours lieu le premier lundi de mai. A Buckingham et dans tous les foyers britanniques, le week-end prolongé est donc assuré, ce qui n’est pas notre cas cette année.
Je vous souhaite néanmoins une bonne et joyeuse Fête du Travail !

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