C’était la nuit. Comme dans la vie. Avant. Le Paradis. Comme dans une prière. Où je me laissais faire. Glisser. Mon corps flottait dans un bain de sérénité. De paix. De bien être intégrale. Et je voulais surtout pas que ça s’arrête. Alors je laissais le mirage m’emporter. Tout doucement. Jusqu’à ce que ça m’enrobe. Et que tout se dérobe.
Il faisait tout blanc. Et on faisait un feu. Entre la neige et les nuages.
Tout autour, il y avait la plage. Un désert de sable. Sans océan. Au bout.
J’étais là. Au milieu de rien. Un rien qui m’enveloppait de Tout.
Et j’écrivais des pages. Des pages pleines d’un vide qui ne se remplissait pas. Noires de mots qui n’existaient pas. Que je créais avec des flammes.
Des mots qui venaient d’ailleurs. De loin. Intouchables.
Comme ceux que j’avais oubliés.
Entre le rêve. Impossible. Et la réalité. Qui suffisait jamais… A combler le vide. Qui se creusait. Se diffusait. En moi.
Comme ceux que j’avais étouffés.
Dans les incendies qui avaient consumé ma vie. Et qui malgré toutes les larmes qu’avaient versées le Ciel, n’avaient jamais brulé autant.
Des mots sur lesquels tu soufflais. Pour qu’ils s’embrasent encore. Et que je dessine sur ton corps. Les phrases. Et les trésors. Que tes yeux m’insufflaient.
Des mots que je te soufflais. Pour que tu m’embrasses.
Encore.
Et encore…