Magazine Journal intime

Opération bricolons en cœur

Publié le 02 mai 2011 par Anaïs Valente

En ce vendredi sordide du mois de février dernier, tant niveau humeur que niveau météo, je décide d’arrêter d’écouter Sophie Davant et ses invités de Toute une histoire me raconter combien ils ont vécu un truc extraordinairement extraordinaire, romantiquement romantique et passionnément passionnant un 14 février, pour aller chercher de la peinture verte et de la colle à bois.

Peinture verte pour faire les retouches dans ma cuisine, suite aux quelques coups faits, par moi et par mes hommes de métché, et suite au fait que mes nouveaux meubles sont d’un côté un chouia moins larges que les précédents, ce qui est une super mauvaise nouvelle.  Mauvaise nouvelle, mais alléluia, il existe des magasins de bricolage en Gelbique.

Je quitte donc mon home sweet home et me rends dans un magasin de bricolage, vous l’aviez deviné.

Il me faut deux choses : de la colle à bois et de la peinture verte De Keyn, vous l’aviez aussi deviné.

Pour la petite histoire, en matière de peinture, j’ai pris l’habitude de transvaser mes restes dans un (faux) tupperware, afin qu’ils ne sèchent plus dans leurs pots mal refermés (c’est du vécu).  Et cela m’a bien souvent été utile par le passé.  Sauf que j’ai dû oublier mes bonnes résolutions y’a quelques années quand j’ai repeint ma cuisine, car je n’ai pas retrouvé le moindre reste, diantre.

A mon arrivée, je me rue sur le rayon colle à bois, lequel est situé près de la soufflerie de chauffage.  Température moyenne sur place, 64 degrés celcius.  Un bout d’enfer ayant migré dans un magasin de bricolage, je vous le dis.  Impossible de rester plus de 30 secondes sans risquer la mort immédiate.  30 secondes qui me suffiront à réaliser qu’en matière de colle à bois, seuls des pots de 55 litres sont dispos, le rayon des pots de 250 ml ayant été vidé, genre une guerre nucléaire se prépare et tout le monde a fait des provisions car c’est bien connu, en cas de guerre nucléaire, faut stocker de la colle à bois.

Je déserte donc les lieux et me rends au rayon peintures.  Et je découvre, ô drame incommensurable, que De Keyn ne fait plus de peinture verte, ou plutôt que la peinture De Keyn n’est plus à vendre.  A l’époque où j’ai acheté ma peinture verte, le vert n’était pas super à la mode et c’était la seule marque qui proposait un joli vert vif.  En 2011, tout à changé, le vert est super tendance et on en trouve dans toutes les nuances, du kiwi à la pomme en passant par la banane pas mûre.  Mais plus de vert De Keyn.

Je rentre chez moi, désespérée, portefeuille plein mais sac de courses vide.

Et je décide, de mes blanches mains de bricoleuse, de concocter moi-même un mélange vert.  J’ai des litres de latex blanc en stock.  Et j’ai de l’acrylique pour peinture artistique en stock également.  Le bonheur.  Pour avoir du vert clair, Anaïs, rappelle-toi de ton cercle chromatique.  Vert foncé + blanc = vert clair.  Mais vert sapin foncé + blanc = vert clair type salle de bains, vert d’eau quoi. Pas vert vif.  Et je réalise que ça manque de jaune, voilà voilà.  J’ajoute du jaune, et le tour est joué.  J’obtiens le même vert, je vous le jure.  

Je suis géniale.

Je suis la pro de la déclaration.

Je suis the best bricoleuse du siècle.

Je fais mes retouches.

Qui sèchent.

Et provoquent un éclaircissement du vert.

Je suis nulle.

Archi nulle.

J’aurais dû le savoir qu’en séchant, une couleur se modifie légèrement.

J’écris alors à De Keyn pour savoir si je peux pas commander un chtit litre, allez, par pitié.

Ne m’ont jamais répondu, les vilains pas beau.

Alors j’ai « tantpissé » (tantpisser : verbe signifiant abandonner la lutte, jeter l’éponge) et décidé de passer le reste de ma vie avec des retouches vertes ratées.

Jusqu’à ce jour d’avril. Avril fut pour moi le mois de la peinture compulsive : j’ai peint mes cinq étagères en métal, mes décorations en métal marron, mes décorations en métal argenté, ma table de jardin grise et mon mur du jardin, sans oublier une chtite retouche sur mon HLM pour insectes, repeint en rose foncé plutôt que rouge, pour qu’il s’assortisse à mes lampions solaires roses Ikéa.  Hé, la pro de la déco, c’est moi.

Donc, ce jour d’avril…

Où j’ai été ranger un autre (faux) tupperware rempli d’un reste de peinture.

Où j’ai vu un tupperware traîner.

Rempli de peinture verte.

De Keyn.

Y’a un dieu pour les bordéliques bricoleuses, je vous le dis.

Allez, je vous laisse, je vais retoucher mes retouches.


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